Pendez haut et court les pirates, clame Gene Simmons. Le bassiste de Kiss a déclaré la guerre à tous les Jack Sparrow du web qui téléchargent illégalement de la musique, hier, lors de l'ouverture du cinquième festival M pour Montréal. Lunettes fumées, bottes en croco, l'homme à la langue plus longue qu'un toboggan a notamment partagé ses opinions sur les nouvelles réalités de l'industrie du disque. Adepte du modèle traditionnel (le disque, pressé et distribué physiquement), il a cinglé tous «ces pirates» qui contribuent au «chaos» du téléchargement illégal.

«Dans ce monde post-Napster, certains pensent qu'ils peuvent prendre l'autobus gratuitement. Cela fait mal aux artistes. C'est du vol», a lancé le musicien en soulignant que «le seul modèle qui fonctionne, c'est l'ancien».

Désormais propriétaire de sa propre maison de disques (Simmons Records), Gene se dit convaincu de pouvoir contenir l'hyperdiffusion et le piratage numérique. «Si je trouve des coquerelles dans ma cuisine, je vais les trouver et les écraser», a-t-il ajouté après sa conférence, lors d'une table ronde avec le cofondateur de l'agence de pub Sid Lee, Bertrand Cesvet, et notre collègue Alain Brunet.

Simmons en a profité pour présenter son nouveau poulain, le groupe torontois The Envy, qu'il a amené avec lui à Montréal et dont le premier album doit être lancé au mois de mars. «Mon mandat est de leur faire faire un paquet d'argent. Je veux qu'ils deviennent gros mondialement. Je veux leur faire faire des bonnes affaires.»

À la suggestion de Simmons, The Envy aurait apparemment obtenu les droits exclusifs sur l'utilisation des doigts croisés qui lui tiennent lieu de logo. Seul le groupe pourra désormais vendre cette image, a souligné le démon. Qui prétend par ailleurs être celui qui inventé le fameux signe de devil. L'avait-il fait breveter? Nous n'avons pas eu la chance de le lui demander.

Rappelons que le bassiste de Kiss est arrivé à Montréal avec sa copine et que tous leurs déplacements seront filmés par l'équipe de Family Jewels, émission de téléréalité qu'il a lancée en 2006. Il sera au Métropolis samedi soir pour animer le spectacle de clôture de M pour Montréal, où défileront Pascale Picard, The Dears, Priestess, Misteur Valaire, La patère rose et Poirier.

Aimerait-il recruter un groupe de Montréal pour son label? Pas de problème... pourvu qu'ils chantent en anglais. «Le monde est vaste et si on chante en français, on est limité, tranche Gene. Je ne connais pas grand monde qui a connu un succès international en français. La seule personne à qui je pense est Soeur Sourire... et elle s'est suicidée!»