Il est le mari de la cinéaste Sofia Coppola, mais surtout le chanteur de Phoenix, le plus rock et le plus populaire des groupes français dans le monde, et le premier à se produire au Madison Square Garden ce soir à New York. Demain,le chanteur Thomas Mars et sa bande feront le saut à Montréal pour un spectacle au CEPSUM, l'un des plus attendus de l'automne.

Ce soir, Phoenix sera le premier groupe français à se produire au mythique Madison Square Garden de New York, devant 20 000 personnes. «Ce sera la veille de notre spectacle à Montréal», souligne gentiment Thomas Mars pour faire un lien avec notre entrevue. La consécration? «C'est un moment qu'on a très hâte de vivre», répond-il bien humblement.

«Il y a un an, on voulait faire un grand concert à New York, mais on hésitait, raconte le chanteur de Phoenix. On ne savait pas si on aurait du plaisir à se produire dans de si grands endroits. Mais on s'est rendu compte que ça fonctionnait pour notre musique... faire quelque chose d'intimiste dans une grande salle avec une dimension artistique.»

La dernière année a été couronnée de succès pour Phoenix: des salles combles, un trophée Grammy de l'album alternatif de l'année pour Wolfgang Amadeus, qui a également reçu un disque d'or pour ses 500 000 exemplaires vendus aux États-Unis.

Thomas Mars est le mari et le père des enfants de la réalisatrice Sofia Coppola (The Virgin Suicides, Lost in Translation), mais il ne se considère pas comme un personnage public. «Nous sommes connus et pas connus, indique Thomas Mars. Nous sommes connus par les gens qui s'intéressent à ma musique ou à ses films... mais pas par les douaniers», blague-t-il.

La journée de notre entrevue avec Thomas Mars, les American Music Awards venaient d'annoncer que Phoenix était en nomination dans la catégorie du Meilleur artiste alternatif. «Ça, c'est hyper abstrait pour moi. Je ne sais même pas c'est quoi, a confié le chanteur. Je n'ai aucune idée de la portée de ce gala.»

Dans sa «conquête» nord-américaine, tout est nouveau pour Phoenix. «C'est agréable de ne pas connaître les tenants et aboutissants de ce qui nous arrive.»

Est-ce que conquérir de nouveaux marchés au-delà de l'Europe était un rêve ou un but? «Nous n'avons jamais pensé en termes de pays, mais en termes d'exil. Nous venons de Versailles. Là-bas, il n'y a pas de public. À 17 ans, nous sommes partis à Paris», raconte-t-il.

Thomas Mars, Deck D'Arcy, ainsi que les frères Christian et Branco Mazzalai ont commencé à jouer de la musique ensemble au lycée. Les quatre amis ont fait des chansons en anglais, car «c'est ce qui est venu naturellement». Comme tous les jeunes rockeurs qui grandissent en banlieue d'une grande ville, ils nourrissaient de grandes ambitions. «Dans le sens de la musique qui nous fait voyager», précise Thomas Mars.

Les trois premiers albums de Phoenix - United, Alphabetical et It's Never Been Like That - ont mis la table pour le triomphe Wolfgang Amadeus, mais aussi le fait que Cadillac ait choisi le riff de 1901 pour sa pub télé. Les quatre membres de Phoenix n'ont pas hésité une seconde à vendre les droits de leur chanson au constructeur automobile américain. «On a vu ça comme quelque chose de très exotique, comme si des Américains faisaient une pub de croissants français, illustre Thomas Mars. On savait que la chanson était assez forte pour survivre à la pub.»

Sorti au printemps 2009, Wolfgang Amadeus est en quelque sorte en fin de cycle. La tournée de Phoenix s'achève, donc le spectacle à grand déploiement de ce soir au Madison Square Garden tombe à point. «Nous étions à un moment de la tournée où nous n'étions plus en danger. On tourne depuis un an et on aime sortir de notre zone de confort.»

Demain, ce sera la deuxième fois en moins d'un an que Phoenix vient nous visiter. Mais ce sera au CEPSUM et non au Métropolis comme en décembre 2009. «Comme nous sommes français, c'est comme une respiration de venir à Montréal au milieu d'une tournée américaine», souligne Thomas Mars.

Il ne reste que quelques dates de spectacle d'ici Noël. Ensuite, pas de plan. «Comme on sait que c'est la fin de la tournée, on y accorde plus d'importance. On sait que tout ce qui se passe est furtif, que ça va partir très vite.»

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Phoenix sera en spectacle demain soir au CEPSUM, avec Tokyo Police Club et Wavves en première partie.