Du 29 octobre au 14 novembre, le Festival du monde arabe de Montréal sera présenté pour une onzième année. Du spectacle Cowboys soufis, groupe de musiciens texans transplantés en Indonésie (Debu), à Zajal Opéra libre, joute musico-poétique millénaire mise en opéra par Zad Moulteka, on passera par la mise en lumière des frères Khalifé, le pianiste Rami et le percussionniste Bachar qui sont les fils de Marcel Khalifé, par la découverte de la grande chanteuse syro-arménienne Lena Chamamyan et par plusieurs autres productions inédites pour le public d'ici.

Encore cette fois, le FMA compte illustrer l'arabité culturelle moderne telle que ressentie par sa direction artistique montréalaise. Au fait, y a-t-il un équivalent au Festival du monde arabe ailleurs dans le monde?

«Je ne pense pas, répond fièrement Joseph Nakhlé, directeur artistique et fondateur de l'événement. Un profil comme celui-là n'existe pas ailleurs, c'est-à-dire cette interaction entre l'ouverture à la modernité occidentale et le souci de préserver les traditions arabes. Je n'en connais pas, sauf peut-être le festival Arabesques de Montpellier, plus modeste que le nôtre et dont les responsables fréquentent le FMA chaque année.»

Pour Joseph Nakhlé, cette nouvelle décennie du FMA se veut l'amorce d'un cycle.

«C'est comme si on venait encore de fonder le festival, dit-il. On a cette volonté de bâtir, malgré cette vague d'arabophobie de plus en plus palpable dans les pays occidentaux. Au chapitre de la commandite, le secteur privé ne semble pas trop tenir à s'associer aux événements arabes....

«Qu'à cela ne tienne, les éditions Fides lanceront le livre Arabitudes le 8 octobre prochain, un ouvrage résumant ce regard qu'ont porté plusieurs intervenants sur notre culture. De plus, un film documentaire, intitulé Le compte des passions barbares, mettra le festival de l'avant. La sortie de ce film est prévue le printemps prochain.»

On doit ainsi rappeler que le FMA est plus qu'un diffuseur, mais aussi un carrefour d'idées  et d'artisans (présents à la Medina du festival) au delà de sa mission culturelle qui comprend les arts de la scène et le cinéma. Et dont la direction artistique  met aussi de l'avant ses propres créations en plus de présenter des spectacles clef en main.

«Par exemple, soulève Joseph Nakhlé, le musicien européen Francis Goya s'est établi à Marrakesch et y a fondé une école de musique. Il se produira au FMA avec l'ensemble québécois OktoEcho sous la direction de Katia Makdissi-Warren sous la bannière Goya d'Arabie. Il faut aussi mentionner le retour sur scène de notre création Je me souviens, second volet de cette rencontre entre les folklores québécois et moyen-orientaux, orchestrée par Nizar Tabcharani et Sean Dagher.»

Voilà autant d'illustrations de la spécificité d'un festival du monde arabe... purement montréalais.

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Pour plus d'infos sur le onzième Festival du monde arabe de Montréal: www.festivalarabe.com