L'intervention chirurgicale réalisée en novembre 2009 sur le rockeur français Johnny Hallyday, qui a dû être ensuite hospitalisé d'urgence, a été «conforme aux règles de l'art», contrairement au «suivi» et à «la surveillance postopératoire», selon l'expertise médicale rendue jeudi.

La justice française avait chargé deux experts médicaux, un infectiologue et un neurochirurgien, de définir d'éventuelles responsabilités concernant l'état de santé du chanteur admis d'urgence en décembre à l'hôpital Cedars-Sinaï de Los Angeles pour une infection consécutive à l'opération d'une hernie discale le 26 novembre 2009 à Paris par le chirurgien Stéphane Delajoux.

Les deux experts estiment que «l'indication opératoire était justifiée et conforme aux règles de l'art», tout comme «la technique opératoire», selon le document de 88 pages consulté par l'AFP.

«Lors de la chirurgie, une brèche durale s'est produite», écrivent les experts. La dure-mère, une membrane des méninges qui entoure la moelle épinière, a donc été cassée, «provoquant une fuite du liquide céphalo-rachidien». C'est cette fuite qui a par la suite provoqué l'infection qui a justifié l'hospitalisation du chanteur à Los Angeles.

Une telle brèche est «un événement fréquent», lorsque comme Johnny, on est opéré une troisième fois, mais «elle n'est pas considérée comme un accident médical», expliquent les experts qui rappellent toutefois qu'«il est recommandé de garder le patient au repos au lit strict pendant 48 heures pour favoriser la cicatrisation», ce qui n'a pas été fait.

Jeudi, les avocats du rocker français et ceux du «médecin des stars» ont interprété différemment ce rapport.

Pour l'avocate de Johnny, Virgine Lapp, l'expertise reconnaît les «fautes» de son neurochirurgien. Elle réclame donc que «les responsables et leurs assureurs procèdent rapidement à l'indemnisation des préjudices découlant des dommages personnels subis et des souffrances endurées». Elle a aussi annoncé que son client comptait «saisir l'Ordre des médecins d'une plainte à l'encontre du docteur Delajoux».

Comme au moment de la présentation d'un pré-rapport en juillet, le médecin s'est au contraire dit «satisfait». «Le rapport le satisfait pleinement en ce qu'il réaffirme que l'indication opératoire était justifiée et que l'intervention chirurgicale s'est déroulée selon les règles de l'art», a commenté son avocat Hervé Temime.

«S'agissant du défaut d'information qui lui est reproché et de la perte de chance qu'il aurait engendré, le Dr Delajoux le conteste», a ajouté Me Temime dans un communiqué à l'AFP.

Pendant son hospitalisation à Los Angeles, Johnny avait été placé deux fois en coma artificiel. Son entourage avait alors vivement mis en cause le Dr Delajoux tandis que ce dernier s'était défendu de toute défaillance.

«J'ai frôlé et côtoyé la mort. C'est pour ça que je veux savoir la vérité», avait par la suite écrit Johnny Hallyday au juge français chargé de la procédure judiciaire.

Le chanteur, dont la gloire et la popularité sont énormes en France et dans le monde francophone, était sorti de l'hôpital californien le 23 décembre après y avoir passé 16 jours. Ses problèmes de santé avaient conduit à l'arrêt prématuré du Tour 66, souvent présenté comme sa dernière série de concerts.