Le chanteur-compositeur-interprète canadien Leonard Cohen a fêté mardi soir à Marseille son 76e anniversaire en offrant près de 3h30 de concert au Dôme devant un public conquis qui a savouré ses classiques interprétés par une «voix d'or» qui n'a pas pris une ride.

Blessé au dos, le poète montréalais avait dû repousser en mars sa tournée européenne de six mois. Couvre-chef et costumes sombres étaient à l'honneur pour l'artiste, ses six musiciens et ses deux choristes, dans une mise en scène aussi sobre qu'élégante.

Sautillant et charmeur, il a enchaîné avec une vitalité sans faille ses plus grands titres dont Suzanne pendant lequel une partie du public a allumé des bougies, Everybody knows, I'm your man ou un Hallelujah aérien.

Entouré de musiciens virtuoses notamment Javier Mas à la guitare à 12 cordes espagnole ou Dino Soldo au saxophone, le septuagénaire à la voix chaude et envoûtante a emmené son audience tour à tour valser à Vienne, faire l'amour à New York, la guerre aux Allemands, ou encore sur le mur de Berlin.

«J'avais tellement de choses à vous dire ce soir», a-t-il dit au public.

Car c'est en conteur qu'il a égrené son répertoire comme autant de tranches de vie, susurrant son amour de l'amour, des femmes, des corps, sa mélancolie, sa solitude ou son rejet du système.

C'est sans doute pour mieux partager ce voyage musical que deux écrans géants avaient été installés de chaque côté de la scène sur lesquels ses paroles étaient traduites en français.

Après un rappel de plus de 40 minutes et en s'excusant malicieusement d'avoir gardé son public si tard, il a joint ses mains, s'est légèrement incliné et a quitté la scène comme il était arrivé, en sautillant.

Leonard Cohen se produira à Tours (23 septembre), Lille (25 septembre) puis en Allemagne, Pologne, Russie, Slovénie et Slovaquie où il terminera sa tournée mondiale après avoir donné plus de 220 concerts à guichets fermés, depuis son retour sur scène en mai 2008.