Faute de candidats, il n'y aura pas de catégorie du meilleur album électronique au prochain gala de l'ADISQ. «Pourtant, ce n'est pas la production électronique qui a manqué dans la dernière année», se désole le DJ Ghislain Poirier, qui a lui-même lancé un album en avril dernier, Running High.

Selon lui, l'ADISQ produit «un gala de l'industrie et pas un gala musical». Michel Quintal, cofondateur des Piknic Électronik, est aussi très déçu de voir que l'électro ne sera pas récompensée cette année à l'ADISQ, «alors que la quantité et la qualité des productions est à son plus haut niveau». Celui qui a aussi cofondé l'Igloofest cite en exemple des artistes «reconnus mondialement» comme Guillaume&The Coutu-Dumonts, Champion, Chromeo, Tiga, Misstress Barbara, Mossa et Le Matos.

Ce sont des ambassadeurs culturels pour Montréal, souligne Michel Quintal. «Ghislain Poirier a pas mal plus de retombées à l'international que William Deslauriers ou Kaïn», lance-t-il.

C'est malgré elle que l'ADISQ a dû mettre de côté la catégorie du meilleur album électronique pour son prochain gala. «Quand il y a moins que trois produits par catégorie, on la met de côté, explique la productrice Céline Laberge. C'est la même chose cette année pour les catégories de l'album jeunesse et de la bande sonore.»

Pourquoi y a-t-il eu moins de candidatures? «Dans le cas de la musique électronique, c'est souvent des artistes indépendants», répond Mme Laberge. «Il y a aussi le critère qu'il faut que ce soit à 70 % francophone. Cette année, Champion est dans la catégorie de l'album anglophone», note-t-elle.

L'ADISQ veut donner «une chance aux producteurs qui commencent», souligne Mme Laberge. Depuis quelques années, il en coûte 275 $ à un producteur de la relève pour inscrire un album sans payer les 1320 $ qu'il faut débourser pour être membre de l'ADISQ. Mais ce «rabais» n'est valide que pour deux ans.

«C'est une mesure bien correcte, mais momentanée, estime Ghislain Poirier. Sinon, c'est cher, être membre. Cela explique pourquoi ce sont les plus gros labels qui ont le plus de nominations.»

«Il serait temps que l'ADISQ fasse un gala qui soit plus représentatif de la musique qui se fait au Québec», fait valoir le DJ.

Le DJ a été nommé au dernier gala des Juno pour la meilleure chanson reggae. «Le processus des Juno est beaucoup plus ouvert, avance Poirier. Si on n'est pas membre, on doit seulement payer 80 $ pour soumettre une candidature.»

Poirier et Quintal reconnaissent que l'ADISQ a fait des efforts pour rajeunir la formule de son gala au cours des dernières années, mais il faut un changement de mentalité plus important, plaident-ils.

«Ils ont une façon baby-boomer de voir la musique qui ne reflète plus ce qui se fait aujourd'hui», estime Michel Quintal. Dans le cas de l'électro, il suggère de lancer de nouvelles catégories, comme «performance ou mix de l'année», car les DJ ne lancent pas nécessairement d'album.

Le GAMIQ

De son côté, le Gala de l'alternative musicale indépendante du Québec (GAMIQ) - dont les artistes en nomination seront annoncés demain - a pris la décision cette année d'exclure de ses catégories «les artistes alternatifs qui bénéficient d'une visibilité grandissante dans les médias commerciaux et les grands réseaux».

Ainsi, des formations comme Karkwa, Les Trois Accords, Vulgaires Machins ou Xavier Caféïne ont été exclus des nominations du prochain GAMIQ, qui aura lieu le 14 novembre. «Nous agissons en complémentarité avec l'ADISQ, indique Sébastien Charest, directeur du scrutin. Nous voulons éviter les recoupements.»

Les artistes ne doivent pas débourser un sou pour être en nomination au GAMIQ. Et dans le cas de la musique électronique, il n'y pas de quota de contenu francophone. Ghislain Poirier peut se consoler: il sera sans doute en nomination dans la catégorie du meilleur album électronique. Au GAMIQ, pas à l'ADISQ.

Suggestion de la semaine



FM BELFAST

Toutes les semaines, vous serez invité à découvrir un artiste qui n'a pas encore de contrat ou de premier disque du moins lancé en Amérique du Nord , mais dont vous pouvez écouter le matériel grâce à la magie de l'internet. FM Belfast ne vient pas de l'Irlande, mais de l'Islande. Ses chansons dansantes et électroniques sont un hameçon dès la première écoute. Impossible de ne pas accrocher aux mélodies d'Underwear ou Tropical.

www.myspace.com/fmbelfast

www.fmbelfast.com

En rafale



Beast donnera un spectacle gratuit ce soir au magasin Apple Store, rue Sainte-Catherine, à 20 h. Il y a 200 places. Premier arrivé, premier servi.

Arcade Fire est en nomination au prochain gala des MTV Music Europe Awards dans la catégorie du meilleur album alternatif.

Le groupe bruxellois BaliMurphy a remporté hier le prix Rapsat-Lelièvre 2010, remis chaque année en alternance à un artiste de Wallonie-Bruxelles et à un artiste québécois.

En magasin aujourd'hui



It Takes a Thief, Thievery Corporation

Hands all Over, Maroon 5

Fold It! Mold It!, Random Recipe

Mobile Chateau, Matt Costa

Imperfect Harmonies, Serj Tankian

Wake Up!, John Legend&The Roots

Jack, Jack

Je t'y emmènerai, Le Band Joe

Marcher vers le nord, Annie Blanchard

Guacamolé, Les Respectables