«Ben finalement, on dirait que ça vaut la peine d'être vraie.» Le jury de la finale du Festival de la chanson de Granby a récompensé l'authenticité, samedi soir, au Palace. Car vous trouverez difficilement plus authentique que Lisa LeBlanc, de Rosaireville au Nouveau-Brunswick, qui a raflé les grands honneurs du 42e Festival.

Comme prévu, on a eu droit à un spectacle de très grande qualité en fin de semaine. Une finale exceptionnelle? Absolument!

Lisa LeBlanc n'en revenait tout simplement pas lorsque le maire de Granby, Richard Goulet, s'est amené au micro et l'a déclarée grande gagnante. Il fallait la voir se jeter par terre au beau milieu de la scène. Une réaction aussi intense que la performance qu'elle avait offerte un peu plus tôt dans la soirée.

Une performance intense et inspirée, qu'on a reçue comme une tonne de briques. Certainement une des meilleures performances qu'on a eu l'occasion de voir au Festival de la chanson.

«Je capote! a lancé l'auteure-compositrice qui fait dans le folk. En sortant de scène, je savais que j'avais été bonne, mais je n'avais aucune idée de ce qui m'attendait, je n'avais aucune attente. Pendant que je chantais, j'étais dans ma bulle: il y avait le public et il y avait moi. Ce soir, je n'ai pas pensé une seconde à l'élément concours. Je voulais tripper, point.»

Lisa LeBlanc a chanté Je t'écris une chanson d'amour, qui n'a rien d'une chanson d'amour, sa fameuse Câlisse-moé là et Avoir su. Encore une fois, son cran a fait craquer le jury et lui a permis d'avoir le meilleur sur Hôtel Morphée, King Melrose, Beaulac et Mordicus.

«Ce qu'on vient de me dire, c'est: Vas-y ma grande, tu es sur la bonne track! Parce que quand tu chantes comme moi, quand tu racontes les choses que je raconte dans mes tounes, tu te demandes toujours si tu fais la bonne affaire, si tu ne pousses pas trop loin. Là, j'ai vraiment l'impression qu'il faut que je continue à m'assumer. En tout cas, c'est le message que je perçois...»

Authenticité et charisme

S'assumer. Voilà probablement ce que Lisa, à peine âgée de 20 ans, fait le mieux. Elle ne veut rien savoir des chansons de «fifilles», comme elle dit. Elle n'a pas peur de crier sa colère ou son dépit (Câlisse-moé là) et elle réclame le droit de dire les choses comme elles sont, quitte à choquer les oreilles sensibles. «Authenticité» est véritablement le premier mot qui nous vient tête quand on pense à elle. Charisme est le second.

On pourrait aussi vous dire que c'est une excellente guitariste et qu'elle est très drôle. Le public s'est beaucoup amusé, encore l'autre soir, en l'entendant parler des 40 résidants de son Rosaireville natal.

«Je n'oublierai jamais cette soirée. C'est une dose de confiance incroyable. Mais en même temps, ça me dit qu'il faut que je travaille encore plus fort. J'ai un bout de chemin de fait, mais il en reste encore pas mal à faire.»

Chose certaine, elle quitte Granby les mains pleines. Ce sont des prix d'une valeur supérieure à 40 000 $ qui lui ont été remis samedi soir. Et on ne parle même pas de tous ces prix dits secondaires qu'elle a raflés.

Le triomphe de Lisa LeBlanc rejaillit aussi sur l'École nationale de la chanson de Granby, dont elle est une diplômée de la dernière cuvée.

«Granby a fait énormément pour moi. J'espère pouvoir vous redonner un peu de tout ça un jour.»

En offrant la performance qu'elle a offerte en fin de semaine, elle en a déjà redonné beaucoup.