Après les Beatles, Paul McCartney a fait beaucoup plus de bons que de mauvais albums et même sur ses disques les plus faibles, il y a toujours au moins une chanson mémorable. Voici donc six albums à se procurer sans hésitation et quatre autres à éviter.

À ÉCOUTER

McCARTNEY (1970)

Après les Beatles, George a déversé son trop plein de créativité dans un album triple et John a lancé son album thérapeutique en forme de cri. Pour son premier album solo, Paul a inventé l'album lo-fi, jouant de tous les instruments dans la plus totale simplicité qui fait ressortir son génie d'auteur-compositeur.

RAM (1971)

Un autre disque fait maison, mais plus achevé que le précédent. Ram a mieux vieilli que plusieurs autres albums de McCartney, peut-être en raison de la grande qualité de ses chansons, dont la suite Uncle Albert/Admiral Halsey

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BAND ON THE RUN (1973)

Enregistré dans des conditions parfois difficiles au Nigeria, c'est l'album de la crédibilité retrouvée après quelques disques peu intéressants. Même John Lennon l'a aimé... Manifestement inspiré, McCartney s'embarquera quelques années plus tard dans sa première tournée d'envergure depuis la dernière des Beatles en 1966.

FLOWERS IN THE DIRT (1989)

En Elvis Costello, McCartney n'a pas trouvé un nouveau John Lennon, mais un auteur-compositeur suffisamment fort pour signer avec lui quatre chansons de ce très bel album. Flowers In the Dirt met fin à une série de disques indignes du talent de McCartney, qui se lancera aussitôt dans sa première tournée en 13 ans où il n'hésitera plus à reprendre plusieurs chansons des Beatles.

FLAMING PIE (1997)

Après la sortie de l'anthologie des Beatles, McCartney renoue avec ce qui a toujours fait sa force et son charme: la spontanéité, la fraîcheur, le plaisir manifeste de faire de la musique. Du rock pas compliqué, entraînant et juste assez musclé, avec en prime de superbes ballades.

CHAOS AND CREATION IN THE BACKYARD (2005)

Les années 2000 ont été généreuses envers McCartney. J'aurais tout aussi bien pu choisir les très bons Driving Rain et Memory Almost Full, mais Chaos and Creation in the Backyard, réalisé par Nigel Godrich (Radiohead, Beck), est un album à la fois riche et intimiste sur lequel McCartney joue de tout. Je l'écoute encore avec autant de plaisir.

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À ÉVITER

WILD LIFE (1971)

À l'exception d'une ou deux chansons, dont la bluesée Wild Life, ce premier disque de Wings est d'une désolante banalité. Le suivant, Red Rose Speedway, n'est guère plus intéressant.

BACK TO THE EGG (1979)

La révolution punk a soufflé sur l'Angleterre et McCartney se cherche. Il tire dans toutes les directions (rock de guitare, r'n'b jazzé, chanson vieillotte), mais n'atteint jamais la cible. Le dernier disque de Wings, à oublier.

GIVE MY REGARDS TO BROAD STREET (1984)

Comme le film du même nom, cet album fut un bide total. McCartney y réenregistre des versions sirupeuses de ses classiques (pourquoi?) et ses nouvelles compositions sont sans intérêt.

PRESS TO PLAY (1986)

McCartney s'éparpille trop dans cet album désespérément léger pour un artiste de sa stature. Aurait-il perdu la touche?