Après avoir fait la pause en 2009, le Festival international de musique actuelle de Victoriaville a conclu dimanche sa 26e présentation par une chute substantielle de son affluence en salle : 3500 places payantes, comparativement à 6000 en 2008, et un déficit d'environ 25 000 $ sur un budget qui frôle les 650 000 $. En revanche, on affirme que près de 10 000 personnes ont assisté aux installations et événements gratuits présentés à Victoriaville par le festival.

«Il y a une baisse, ça c'est sûr. On s'attendait à ce qu'il y ait moins de public, mais nous aurions cru à une plus grande affluence vendredi», admet Michel Levasseur, directeur artistique et fondateur du FIMAV, avant de justifier cette décroissance. Dans ses meilleures années, faut-il le rappeler, le FIMAV avait franchi le cap des 7000 places.

«En diminuant le nombre de jours à quatre au lieu de cinq, nous espérons désormais atteindre le cap des 5000 entrées payantes. À tout le moins, 4500 entrées pour l'an prochain. Pour ce qui est de cette année, je crois qu'il est trop tôt pour évaluer l'opération dans son ensemble», croit-il, ajoutant d'un ton affirmatif que le FIMAV vit un nouveau départ et que les objectifs de la transition vers une formule renouvelée ont été atteints... sauf le nombre de places payantes, il va sans dire.

Des changements

Rappelons que l'équipe du festival a entrepris des changements structurels qui, selon Levasseur, ont été bien accueillis par la clientèle.

«Nous avons amorcé un volet cinéma (encore embryonnaire) avec quelques présentations - dont Mamori de Karl Lemieux, cinéaste originaire de Victoriaville dont le film a été créé en collaboration avec l'ONF. Nous avons aussi dynamisé l'événement avec les installations sonores gratuites qui, selon nos estimations, ont été vues par environ 10 000 personnes. De plus, la création d'une deuxième salle au Colisée des Bois-Francs a été très bien accueillie.»

En fait, la baisse de l'achalandage en salle ne semble pas décevoir Michel Levasseur. Il soutient ne rien regretter de ses choix de programmation, triés à partir de plus de 700 propositions artistiques. De surcroît, il dit assumer totalement la présence accrue de productions québécoises, à hauteur de plus ou moins 50 % de la programmation en salle de son festival aux prétentions internationales. «Quand on pense que le concert de René Lussier était l'un des plus attendus de toute la programmation, je dis mission accomplie», tranche-t-il.

Beaux moments, belles rencontres

Parmi les grands moments passés au 26e FIMAV, le directeur artistique n'hésite pas à souligner le succès des soirées de samedi et dimanche au Colisée de Bois-Francs, notamment le concert du jazzman octogénaire Bill Dixon, Tapestries for Small Orchestra. «J'ai été ébloui par cet homme qui, à la fin de sa vie, est venu avec une telle force nous présenter de la musique entièrement inédite.»

Enfin, le directeur artistique du FIMAV se réjouit des rencontres entre artistes locaux et étrangers : « L'Américain Charlemagne Palestine, fait-il observer, a été emballé par l'installation du Québécois Éric D'Orion (Solo de musique concrète pour six pianos sans pianiste) présentée au Théâtre Parminou.»

Peu probable, donc, que la manière Levasseur ne connaisse des modifications importantes pour la 27e présentation du petit festival des Bois-Francs.

«Nous seront en mesure de peaufiner les changements structurels réalisés cette année. C'est un grand pas en avant, je crois», martèle-t-il.

Le moins qu'on puisse dire, c'est que le FIMAV persiste, signe... et assume sa signature.