Lundi au Métropolis, le groupe new-yorkais LCD Soundsystem, mené par le DJ, producteur et musicien James Murphy, offrira son ultime concert à Montréal avant de se séparer. Le groupe, qui a marqué les années 2000 en tant que fer de lance du courant dance-punk, laisse à notre heureuse mémoire trois très bons disques, dont le tout récent This Is Happening.

Il fait beau et chaud ces jours-ci. À Brooklyn aussi, où se balade Murphy en attendant notre appel. «Je viens d'acheter du vin, je me promène avec des amis et mon chien...» Bel après-midi de congé, en somme, un moment d'arrêt après la folie Coachella - LCD Soundsystem jouait juste avant Jay-Z sur la grande scène - et la tournée en Europe. Commence bientôt la dernière tournée nord-américaine...

 

Pourtant, pas de tristesse dans les rangs du groupe qui donne ses derniers concerts ensemble: «Vraiment, c'est la joie, assure le gaillard. Tu sais, on tourne depuis un sacré moment déjà. On a recommencé il y a un mois, mais la dernière année et demie, nous l'avons passée sur la route. C'est encore plus excitant pour nous tous, cette fois, sachant que c'est la dernière.»

Pas de remords, pas de regrets. Tel que promis, James Murphy, l'architecte de LCD Soundsystem, ne revient pas sur sa décision: l'excellent This Is Happening sera bel et bien le dernier disque du groupe. «Les gars savaient déjà, pendant l'enregistrement de l'album, que ce serait le dernier. Dans un sens, ç'a dû influencer la façon dont on a joué.»

Il y a une certaine mélancolie dans les chansons plus douces, les grooves plus vaporeux, une mélancolie qu'on ne reconnaissait pas sur les deux précédents disques, l'éponyme (2005) et le double Sound of Silver (2007), deux albums-phares de ce son qu'on a baptisé disco-punk/dance-punk. La vogue n'est plus ce qu'elle était il y a cinq ans, ce qui rend un peu plus compréhensible la décision brutale de Murphy.

«J'ai 40 ans, répète-t-il à nouveau, et, je ne sais pas...» Le New-Yorkais marque une pause avant de déballer, avec la franchise qu'on lui connaît: «Je n'ai pas envie d'être un musicien professionnel toute ma vie. J'ai envie d'autre chose. Faire partie de ce groupe fut génial, mais ça occupe tout mon temps.»

Arrivé sur le tard dans le métier après avoir butiné d'un petit groupe rock l'autre, James Murphy a fondé le label DFA Records il y a une dizaine d'années, avec le collègue, DJ et producteur Tim Goldworthy.

Le studio, c'était leur dada. Les enregistrements parus sur leur label - ceux de Juan MacLean, The Rapture, Black Dice et cie - ont redonné aux amateurs de rock l'envie d'aller danser, et inspiré toute une génération de musiciens.

«On va continuer à faire de la musique, je vais continuer à en faire, mais la routine album-single-single-tournée, c'est assez. Ce n'est pas une vie. Et je n'ai absolument aucune idée de ce que je ferai après LCD. C'est ça, le plus excitant.»

LCD Soundsystem, au Métropolis, le 24 mai, 21h.