«Je suis complètement post-Coachella!» lance Rémi-Pierre Paquin. Coachella, c'est un super festival en Californie où les meilleurs groupes et artistes du moment se sont produits il y a 15 jours. Le genre d'endroit où le populaire comédien et fan de musique est allé se vautrer avec bonheur dans les décibels. Avant de lancer lui-même un album, conçu avec son groupe Balboa. Oui, comme dans Rocky Balboa.

S'il y a une chose évidente, c'est que Rémi-Pierre Paquin mange de la musique, qu'il en raffole, qu'il s'en repaît. Avant même de devenir le «Rémi» des Invincibles, d'animer la téléréalité musicale Rock'n'Road (dont la deuxième saison vient de débuter à MusiquePlus) ou d'animer L'autre gala de l'ADISQ (ce qu'il refera cette année), Paquin avait monté, il y a sept ans, un groupe.

Groupe qui comptait alors Jean-François Rivard (coauteur et réalisateur des Invincibles), Stéphane Lapointe (réalisateur de Tout sur moi) et Geneviève Néron (comédienne qui fait désormais partie de la formation Madame Moustache). Les années ont passé, les projets de toutes sortes ont pris beaucoup de place, le groupe s'est dispersé... jusqu'à ce que François Lachance, agent du groupe Duke Squad et batteur, convainque Rémi-Pierre Paquin et Jean-François Rivard de reprendre leurs instruments, d'écrire, de composer, d'enregistrer.

D'où l'album Buffet lancé mardi passé par le trio, baptisé Balboa: «Il y a quelques années, explique Paquin en riant, le frère de Jean-François avait créé un groupe qu'il avait appelé Mogilny, en l'honneur du joueur de hockey. Nous, on a choisi un nom plus «cinématographique»!» Non, Paquin n'envisage pas pour autant d'arriver sur scène vêtu d'un peignoir et de gants de boxe lorsque viendra le temps de faire des spectacles pour Balboa.

Car spectacles il devrait y avoir, malgré un agenda hypra-rempli jusqu'à la mi-août (tournage des téléséries Mauvais karma et Bienvenue aux dames, notamment). «Mais ça comptait énormément pour nous de sortir l'album maintenant, parce qu'il était prêt, tout simplement, reprend Paquin. Juste de sortir l'album, ça nous fait du bien.»

«Ça fait longtemps que je joue de la guitare, reprend-il, mais j'ai jamais trippé à faire des covers, moi - autour d'un feu de camp, je ne suis vraiment pas bon! J'ai toujours préféré "gosser" des beats, essayé de trouver des mélodies. J'ai été un grand fan de Nirvana, et je me souviens encore du choc quand j'ai entendu le Unplugged du groupe (émission télé en 1993, disque en 1994): c'était pas juste un band de rock écoeurant, c'était un paquet de mélodies fortes, capables de se défendre toutes seules.»

Paquin a donc composé avec Rivard des mélodies et des textes («Disons que Jean-François est plus Lennon, plus dark et rock, et moi, plus McCartney, j'ai pas peur de la pop et des hooks!»), et tout cela s'est retrouvé sur un album qui débute par... un collage d'extraits du film Network, sur fond sonore rock: «Ça donnait une introduction mystérieuse et humoristique au disque, surtout qu'on s'est servi de la version française du film! dit Paquin. C'est pas pour rien que le disque s'appelle Buffet: on joue vraiment toutes sortes de choses, on peut se servir à volonté.» Pour concocter ce Buffet, Balboa a fait appel aux réalisateurs The Troublemakers et à la voix de la rappeuse-chanteuse MC La Sauce: «Moi, j'aime plus les voix de filles qui chantent que celles de chanteuses: moins de sparages, mais plus de soul.»

Comme chanteur, lui-même reconnaît qu'il n'est pas un «technique»: «Disons que je suis plus Flaming Lips que Bruno Pelletier, convient-il en riant. Comme je suis un bon guitariste, mais pas nécessairement le meilleur guitariste. Mais c'est correct. Nous autres, on voulait un album qui ne sonne pas "drette", pas clean. La musique que j'écoute, elle dépasse les lignes. Je pense que l'album de Balboa aussi dépasse les lignes. Et, comme chanteur, je suis convaincu que je ne pourrai jamais être aussi pire que Charlotte Gainsbourg à Coachella!»

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