Après une désastreuse édition 2009 au parc Jean-Drapeau, le 7e Festival reggae de Montréal reviendra l'été prochain au Vieux-Port. Les grosses pointures Bunny Wailer et Andrew Tosh auraient confirmé leur présence à la grand-messe rasta, qui se tiendra les 6, 7 et 8 août.

L'été dernier, le festival de reggae s'était rabattu sur le parc Jean-Drapeau, le Vieux-Port n'étant pas disponible en raison de la présence du Cirque du Soleil. Desservie par le mauvais temps, l'expérience s'était soldée par un déficit de 20 000 $. Cette année, le directeur du festival Eric Blagrove a décidé de revenir sur son site habituel, qu'il juge «mieux situé et meilleur pour l'ambiance».

La programmation 2010 s'annonce particulièrement costaude, avec la présence de l'ineffable Bunny Wailer, ancien membre des Wailers de Bob Marley. Mais on ne se réjouira pas trop vite, la légende du reggae ayant déjà posé un mémorable lapin aux Montréalais, lors du Festival de jazz en 1998!

Le fils du non moins légendaire Peter Tosh, Andrew, serait également de la partie, pour chanter les chansons de son père. Même concept avec Byron Lee Jr qui reprendra les vieux tubes ska et calypso de son papa, avec des membres originaux des Dragonaires. Le groupe avait notamment joué dans le film James Bond contre Dr No en 1962. Dans un registre plus «dancehall», enfin, le festival inclura les artistes Lady Saw, Baby Sham et Mr Vegas.

Merengue diminué

La Presse a appris par ailleurs que le festival de musique merengue de Montréal reviendra au parc Jean-Drapeau pour sa 14e présentation, dans une formule gratuite... mais plus modeste.

En 2009, la manifestation s'était conclue par un échec pour ce festival latino, qui tentait de sortir du cadre des Week-ends du Monde. Le pari de la production indépendante n'a pas souri aux organisateurs, qui se sont retrouvés avec une dette de 22 000 $ auprès du parc Jean-Drapeau.

Ces différends étant réglés, le festival reviendra cette année sous la bannière des Week-ends du monde, avec l'appui du Parc. La date reste à confirmer - on parle du 10 ou du 17 juillet - mais il est à peu près certain que l'événement ne durera désormais qu'une seule journée avec des artistes de moins grande envergure.

«C'est sûr que nos ambitions ne seront plus les mêmes, explique Ronald J. Beliard, consultant du festival et spécialiste de la scène multiculturelle montréalaise. Le fait d'être dans les Week-ends du monde nous oblige à présenter nos spectacles gratuitement. Pour nous, cela veut dire plus de monde, mais aussi moins de marge de manoeuvre pour les grosses vedettes. On n'exclut pas une tête d'affiche internationale, mais on va surtout regarder du côté local.»

Le parc Jean-Drapeau refuse pour l'instant de confirmer le retour du festival de merengue. «Nous sommes en train d'étudier la demande», souligne le porte-parole du Parc, François Cartier.

Personne pour Haïti

Une seule chose est certaine: le Festival de musique haïtienne lui, ne reviendra pas. Endettés et mis en demeure par le Parc, ses organisateurs n'ont plus donné signe de vie. Au dire de M. Cartier, «personne ne s'est manifesté jusqu'ici» pour prendre le relais.

Sachant l'importance de la communauté haïtienne, il est clair que cela laisse un gros trou dans le paysage multiculturel montréalais. D'autres manifestations comme les Fêtes créoles du parc Jean-Drapeau, pourraient toutefois prendre le relais à court terme. «Elles n'ont peut-être la capacité d'amener plusieurs artistes de gros calibre, mais elles ont déjà fait venir Tabou Combo, souligne M. Beliard. Alors elles peuvent certainement amener un ou deux artistes intéressants qui rempliraient le vide cette année...»

À moins que le groupe Innovasson, fondé par l'ancien organisateur du festival de musique haïtienne, Junior Moschino, ne sorte un lapin de son chapeau, très loin du parc Jean-Drapeau. Au moment d'écrire ces lignes, ce dernier n'avait toujours pas répondu aux courriels de La Presse.