Billy Talent sera au Centre Bell mercredi soir avec Alexisonfire, Against Me! et les Cancer Bats. L'été dernier, le quatuor ontarien a lancé son troisième disque éponyme. On en parle avec le chanteur, Ben Kowalewicz.

«Il faut que je t'avertisse: j'attends qu'on vienne réparer la porte de l'appartement de ma fiancée. Je serai peut-être dérangé.» Au bout du fil, Ben Kowalewicz profitait d'une rare journée de congé quand on l'a joint plus tôt cet hiver.

L'été dernier, le groupe a lancé son quatrième album, simplement intitulé Billy Talent III. «Après le premier disque éponyme, on a continué sur notre lancée en nommant le suivant II. Tant qu'à être rendu là, on en a fait une trilogie. Maintenant, la boucle est bouclée. On trouvera autre chose pour le prochain», raconte le volubile chanteur.

Même si le chanteur parle de trilogie, les trois derniers albums de Billy Talent sont un peu différents. Le premier proposait du pop-punk accrocheur, alors que le nouveau est plus simplement rock. «Ce n'est pas un virage calculé, précise Kowalewicz, Torontois qui a grandi à Montréal, dans l'Ouest-de-l'Île. Quand on compose une chanson, ça commence par un riff d'Ian (D'Sa, le guitariste). On construit ensuite à partir de cette idée. Le côté plus rock est venu spontanément.»

Le réalisateur y est peut-être pour quelque chose. L'étiquette Warner a demandé au groupe de faire une liste de réalisateurs avec qui il espérait travailler. Le premier nom écrit: Brendan O'Brien (Rage Against The Machine, Pearl Jam). À leur grande surprise, il a accepté.

Le rock créé avec lui est plus lourd et lent. Kowalewicz, lui, chante encore comme un croisement entre Billie Joe Armstrong de Green Day (pour le timbre nasillard) et Bruce Dickinson d'Iron Maiden (pour le côté criard et opératique). Ses textes restent marqués par le même spleen. Un bon exemple: Rusted Rain. «Plusieurs de mes amis se sont accrochés à une idée du bonheur et se sont plantés, explique-t-il. Ils se sont mariés, ont acheté un condo, une télé, des sofas et plein de trucs pour construire quelque chose qui s'est effondré. Le texte parle de ça. J'y imagine tous les objets symbolisant cet échec en train de rouiller dans un champ.»

Prophètes en leur pays

Dès sa sortie en magasin, la nouvelle galette de Billy Talent s'est hissée au sommet du palmarès des ventes au Canada. Le groupe est nommé dans quatre catégories aux prochains Juno: meilleur groupe, meilleur album, meilleur album rock et meilleure chanson. Au Royaume-Uni, les trentenaires sont apparus en manchette de Kerrang, réputé magazine de musique pour fans de décibels. Mais aux États-Unis, Billy Talent est moins populaire. «Je ne sais pas pourquoi, réfléchit Kowalewicz. C'est aussi le cas d'autres groupes canadiens, comme les (Tragically) Hip. Peut-être que ça vient des radios. Au Canada, les radios nous aident à joindre les gens dans leur voiture, leur maison ou leur bureau. Aux États-Unis, on ne reçoit pas cet appui-là. Mais ce n'est pas si grave, tout va bien.»

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Billy Talent, mercredi au Centre Bell avec Alexisonfire, Against Me! et les Cancer Bats. Le spectacle commence à 18 h 45.

 

Against Me! gratuit

Quelques heures avant de monter sur la scène du Centre Bell en première partie de Billy Talent, mercredi, Against Me! sera aux Foufounes électriques. Le populaire groupe américain, formé il y a 13 ans déjà, offrira un concert acoustique à 14 h. C'est gratuit. On pourra y entendre des extraits de White Crosses, prochain disque de la formation, qui paraîtra le 8 juin prochain.