XXI-21 Productions, l'une des trois marques de disques québécoises les plus actives (avec Analekta et ATMA), sort une dizaine d'enregistrements servant d'hommage posthume à celui qui en fut le réalisateur, Pierre Dionne, décédé le mois dernier.

L'une de ces parutions est d'autant plus d'actualité qu'elle a pour chef d'orchestre l'Espagnol Jesús Amigo, qui dirigeait nos Musici jeudi soir.

 

Sr. Amigo dirige ici l'Orchestre symphonique d'Estrémadure (Extremadura en espagnol) dont il est le titulaire depuis la fondation il y a 10 ans. Il a déjà gravé deux concertos avec cet orchestre et le jeune violoniste Alexandre da Costa, soliste au concert de jeudi: l'un de Luis de Freitas Branco chez XXI-21, l'autre d'Armando José Fernandes chez ATMA.

Le présent programme réunit deux concertos pour violoncelle, cette fois encore des premières au disque de compositeurs totalement inconnus: l'Allemand Georg Goltermann (1824-1898) et le Tchèque Wilhelm Jeral (1861-1935). Violoncellistes tous les deux, le premier fut également chef d'orchestre et le second, premier-pupitre à l'Opéra de Vienne sous Mahler.

Leurs concertos suivent la forme classique en trois mouvements: deux allegros très virtuoses et un mouvement lent central où chante l'instrument. Le concerto de Goltermann est conventionnel. Celui de Jeral, qui rappelle un peu Dvorak, est plus intéressant: orchestration colorée, longue cadence pour le soliste, vive tarentelle finale interrompue par un épisode lent avec harpe.

Le soliste, Orfeo Mandozzi, natif de Suisse et aussi obscur que les compositeurs qu'il défend, est un violoncelliste de première force. Le livret nous informe qu'il «s'exécute» sur un violoncelle de 1675. L'orchestre sonne bien et la prise de son est excellente. La suite que Hans Gal a tirée de Der Corregidor, l'opéra à sujet espagnol de Hugo Wolf, offre peu d'intérêt.

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GOLTERMANN, JERAL

CONCERTOS POUR VIOLONCELLE.

ORFEO

MANDOZZI, VCL.

XXI-21, 2 1605