Le grand marché des arts de la scène du Québec, la bourse RIDEAU, qui en était à sa 22e présentation, s'est terminé hier soir dans la capitale nationale par la traditionnelle remise de prix. En plus d'Yves Lambert, lauréat du prix RIDEAU Hommage, Damien Robitaille, Jordan Officer, Elisapie Isaac et Ian Kelly font partie des artistes qui bénéficieront de l'appui des diffuseurs.

Dimanche dernier, près de 1500 musiciens, producteurs, diffuseurs et professionnels de l'industrie du spectacle vivant (théâtre, danse, musique, etc.), dont près de 350 diffuseurs venus de la province, du Canada et d'Europe, ont convergé vers Québec, où se tient annuellement la bourse RIDEAU (Réseau indépendant des diffuseurs d'événements artistiques unis).

 

Le soir même, une première sélection d'artistes sont venus présenter un échantillon de leurs concerts, en espérant intéresser les diffuseurs. Car pour plusieurs diffuseurs, la bourse RIDEAU est le moment où on dresse la programmation de leurs salles de spectacle. Les artistes, disposant d'une vingtaine de minutes sur scène, ont défilé en rafale devant les «acheteurs» - une trentaine de spectacles sont à l'affiche, près de la moitié accessibles au grand public.

Au terme de ce marathon artistique, la soirée de remise de prix. Lambert a été honoré, tout comme le directeur général du Centre culturel de Drummondville, Roland Janelle, «pour son apport extraordinaire à l'avancement et au rayonnement de la diffusion des arts de la scène». Les Cowboys fringants ont reçu le prix RIDEAU Tournée pour leur engagement écologique.

En marge des négociations de contrats et des présentations promotionnelles d'artistes, une série de plénières, formations, conférences et rencontres professionnelles ont eu lieu ces quatre derniers jours. Les membres de RIDEAU ont notamment décortiqué les conclusions de l'étude sur les coûts de la diffusion, dévoilée l'automne dernier. Selon Jean-Pierre Leduc, président de RIDEAU, cette étude démontre, d'une part, que le métier de diffuseur n'est pas bien reconnu, et, d'autre part, que la diffusion des arts au Québec souffre d'un manque d'appui de la part des gouvernements.

«Nos membres ont aussi connu une baisse significative d'affluence cet automne, ce qui nous inquiète», indique Jean-Pierre Leduc, qui cite les effets de la crise économique et la peur de la grippe A (H1N1) comme facteurs de cette baisse.

«Les diffuseurs font face à un triple défi. D'abord, équilibrer la programmation entre les disciplines artistiques, danse, théâtre, musique... Ensuite, équilibrer les publics auxquels on s'adresse, pour rejoindre le mieux possible la population, c'est notre mandat. Enfin, équilibrer nos budgets reste l'objectif le plus difficile à atteindre.»