C'est le retour de la femme-enfant prodigue. Béatrice Martin/Coeur de pirate remet les pieds à Montréal, après un séjour remarqué en France où elle a été invitée à se produire aux NRJ Music Awards, puis au grand spectacle-bénéfice, télévisé à partir du Zénith, venant en aide aux victimes de la tragédie en Haïti. La raison de son retour? Une dernière tournée québécoise avant celle des festivals européens et l'enregistrement de son deuxième album.

En plein décalage horaire, la Béatrice, quand La Presse l'a rejointe le lendemain matin de son retour dans l'hiver québécois. La tête pleine d'images, on s'en doute.

«Le concert pour Haïti, c'était impressionnant, raconte-t-elle. J'étais là, en arrière-scène, entourée de toutes ces grosses pointures de la chanson. J'étais vraiment star struck! Et Véronique Sanson, Alain Souchon qui sont venus me parler, me dire qu'ils appréciaient ce que je faisais... C'était vraiment spécial.»

Coeur de pirate a ouvert le concert, chantant J'ai demandé à la lune d'Indochine, en duo avec Nicola Sirkis.

Et les NRJ Music Awards, ce gros gala de paillettes pop dans lequel elle était mise en nomination, pour les catégories Chanson de l'année et Révélation francophone de l'année?

«C'était la première fois que je me rendais aux NRJ Music Awards, dit-elle. Tellement français! Cannes, c'est un peu Disney World. À un moment, j'étais assise à côté de Beyoncé. Je ne l'ai même pas reconnue; c'est autre chose de voir quelqu'un en personne qu'on voit généralement à la télé.»

Ainsi vont la vie et la carrière de Béatrice Martin, en transit entre le Québec et la France, où elle devra d'ailleurs retourner bientôt pour prendre part aux Victoires de la musique, le grand gala de l'industrie musicale. Deux mises en nomination, dans les mêmes catégories qu'aux NRJ Music Awards, «à la différence que la compétition est différente», commente-t-elle, sans s'étendre sur ses chances de remporter une statuette.

Coeur de pirate a repris les routes du Québec. «C'est probablement les dernières chances de me voir sur scène avant un bon moment», avoue-t-elle.

Ce soir et demain, au National à Montréal. Plus tard, elle met le cap sur Vancouver, où un nombre considérable d'artistes d'ici sont invités à donner des concerts en marge des Jeux d'hiver. Elle interprète d'ailleurs la version française de la chanson des «pubs olympiques» de Coca-Cola, intitulée Ouvre du bonheur.

Deuxième CD

Après tout ça, il faudra bien songer à un deuxième album... «Pas le choix! réplique Béatrice. J'ai déjà des nouvelles chansons prêtes; il me faut juste trouver du temps pour aller en studio.»

Ce qui devrait se faire cet automne, après la ronde des grands festivals d'Europe. Le réalisateur du premier album, David Brunet, devrait encore collaborer à ce nouvel album. Avec tout ce boulot devant elle, on aurait raison de s'inquiéter pour sa santé. Qu'elle a de fragile, si on se fie à son «blogue de pirate». Ou encore à son compte Twitter. C'est ainsi que nous avons eu les détails de la gastro qui l'a presque empêchée de participer aux derniers événements publics en France.

N'y a-t-il pas un risque de donner juste un peu trop d'information aux fans? «J'utilisais Twitter avant de faire carrière, et comme je l'utilise sous un autre nom, je ne croyais pas que ça se saurait.» D'accord, mais elle est où, la limite, la ligne du bon goût à ne pas franchir? «Je ne twitte jamais saoule. Regarde comment Katy Perry a eu l'air folle.»