Les conférences du volet MidemNet du grand marché de la musique de Cannes ont donné lieu à de vigoureux débats sur l'ampleur des dommages causés à l'industrie du disque par l'usage des réseaux de partage P2P.

Deux artistes, le rappeur et réalisateur Pharrell Williams et Ed O'Brien, guitariste de Radiohead, ont préféré imputer à l'industrie du disque la plus grande part du blâme et relativiser l'importance du piratage d'oeuvres enregistrées.

Dans une série d'entrevues qu'il a accordées à l'équipe du MidemNet (voir le site midem.com), O'Brien s'est opposé à ceux qui affirment que le piratage tue l'industrie de la musique. Selon lui, pour contrer le piratage, il faudrait augmenter l'offre sur la Toile.

«Plus de sites web qui vendraient plus de musique, a-t-il dit. Et il faudrait la vendre encore un peu moins cher, pour pouvoir se mesurer au P2P.»

L'Américain Pharrell Williams a, quant à lui, opté pour la métaphore gastronomique et comparé le piratage à «une entrée», une manière de goûter, de tester la musique, avant d'aller l'acheter.

Hier après-midi, le manager britannique Chris Morrison (Blur, Gorillaz) a répondu à Williams que les internautes ne faisaient pas que prendre une entrée, «c'est tout le repas qu'on leur donne», selon lui. Il dit avoir changé d'idée lorsqu'il a constaté que le nouveau single de Gorillaz, intitulé Stylo, s'est retrouvé sur la Toile quelques heures à peine après que le nouvel album eut été envoyé aux presses.

Stylo devait être commercialisé aujourd'hui, alors que l'album, Plastic Beach, est attendu au début mars.