Les syndiqués en lock-out du Journal de Montréal marqueront la première année du conflit, dimanche prochain, par un spectacle, «le show du cadenas», donné par des artistes tels que Loco Locass et Richard Desjardins.

Cela fera un an, le 24 janvier, que les 253 travailleurs du Journal de Montréal ont été mis en lock-out par leur employeur.

Et les négociations sont au point mort, ont confirmé mercredi le président du Syndicat des travailleurs de l'information du Journal de Montréal (CSN), Raynald Leblanc, et la vice-présidente aux affaires publiques de Quebecor Media, Isabelle Dessureault. En fait, les parties ne se sont même pas parlé depuis le 11 décembre.

Mme Dessureault affirme que pour que les négociations puissent reprendre, il faudrait que le syndicat accepte «la possibilité pour l'employeur de faire des mises à pied pour s'adapter» à la nouvelle conjoncture économique et médiatique.

«En deux ans, juste du côté des petites annonces, ça a été une chute d'activité, de revenus, de 40 pour cent. Or, on a toujours un plancher d'emplois qui est le même que nous avions dans les années 1980-1990 dans ce seul secteur. L'impossibilité de s'adapter de ce côté-là, c'est le nerf de la négociation. Il faudra pouvoir davantage en discuter, ce qui n'est pas le cas présentement», affirme Mme Dessureault.

L'employeur veut maintenant faire aussi des mises à pied au sein de l'équipe de rédaction, affirmant que le contexte médiatique et économique a encore changé depuis un an.

M. Leblanc assure que le syndicat est au contraire prêt à discuter de tous les sujets qui préoccupent l'employeur. «On n'a pas la clef de ce conflit-là. Il y a une personne qui l'a, la clef, c'est monsieur Péladeau (Pierre Karl, président et chef de la direction de Quebecor Média). Nous, la seule clef qu'on a, c'est l'ouverture à vouloir négocier, à vouloir se rasseoir à une table de négo. Ce qu'on veut, c'est que monsieur Péladeau nous mette sur la table son plan d'affaires, ses problèmes, et qu'on en discute et qu'on arrive à des solutions», a lancé le syndicaliste.

Mme Dessureault réplique que Quebecor n'est pas le seul à détenir la clef et que «tout ça se décide à deux».

Malgré une année de lock-out, le moral des syndiqués est relativement bon, a rapporté M. Leblanc. «Un lock-out, c'est extrêmement difficile à vivre. Dans un lock-out, on perd notre identité, on perd notre job, on perd notre revenu, on perd notre lien avec le fonds de retraite. On perd plein de choses. Pour tout le monde, c'est extrêmement difficile à vivre. Le moral des troupes, il est étonnamment correct. On n'est pas en fête; on n'est pas contents de ce qui se passe, mais on est toujours déterminés, on est toujours unis et déterminés à aller au bout de ce conflit-là.»

Pour marquer cette première année de lock-out, un spectacle sera donné dimanche soir prochain au cabaret La Tulipe, à Montréal. Le syndicat y attend 760 personnes.

La soirée sera animée par Christian Vanasse, des Zapartistes. Les artistes Richard Desjardins, Tricot Machine, Louise Forestier avec El Motor, Loco Locass et Jean-Sébastien Lavoie y participeront, en signe de solidarité.