Le chanteur Sylvain Cossette a racheté du producteur Serge Brouillette la totalité des droits des enregistrements qu'il a faits pour les disques Victoire entre 1994 et 2004, de même que tous les droits éditoriaux de ses propres chansons.

«Sylvain est maintenant propriétaire de la totalité de son oeuvre», a expliqué hier l'avocat Mark Vinet, qui gère la carrière de Sylvain Cossette en plus de celles d'Andrée Watters et de Gabrielle Destroismaisons.

L'entente comprend les bandes maîtresses des albums Comme l'océan (1994), Blanc (1996), Humain (1999), Rendez-vous (2001), qui a consacré Sylvain Cossette comme figure de proue du showbiz québécois avec le Félix de l'album pop de l'année au gala de l'ADISQ de 2002. L'année suivante, le chanteur de Grand-Mère remportait le Félix de l'interprète masculin décerné par vote populaire.

L'album Compilation 1994-2004 marquera la fin de la collaboration entre Cossette et Victoire, une étiquette où enregistrent entre autres Mes Aïeux et Luc De Larochellière.

Par ailleurs, Cossette devient propriétaire unique de la trentaine de chansons (dont une quinzaine de succès) écrites par lui et dont il avait cédé les droits (d'édition) à Victoire, comme c'est souvent le cas pour un artiste qui n'a pas encore fait sa marque. Quiconque voudra désormais se servir de Si j'me rappelle ou Reviens-moi sur disque, sur scène ou pour une pub, devra payer des droits au chanteur.

Selon des observateurs de l'industrie, cette transaction se chiffre à quelques centaines de milliers de dollars. Sylvain Cossette a rempli ses coffres avec ses deux compilations anglophones 70's - plus de 250 000 copies et 100 000 billets vendus - qu'il a faites avec Vega Musique, une filiale d'Universal. Par contrat, souligne Mark Vinet, la multinationale est tenue de céder les droits au chanteur «d'ici quelques années».

Sylvain Cossette est en vacances. Il remontera sur scène en juin, dans le circuit des festivals cette fois, mais toujours avec le spectacle 70's dont le public québécois ne semble pas vouloir se lasser. Selon Vinet, «la demande est forte pour un volume 3 de succès des années 70, mais on ne sait pas encore en quoi consistera le prochain projet de Sylvain Cossette».

Désormais seul maître de son oeuvre, «chose extrêmement rare pour un artiste», répète Mark Vinet. «Même Paul McCartney doit payer des droits quand il chante Hey Jude...» Oui, à la succession de Michael Jackson et à la multinationale Sony, les propriétaires du «catalogue» des Beatles. Ici, les négos sont plus compliquées...