Créée à l'initiative du patron de l'Olympia, du producteur du spectacle Génération Motown et du chanteur Luck Mervil, qui assure aussi la mise en scène, la revue musicale Soul Night est une invitation à passer une soirée dansante «tout-inclus» pour la période des Fêtes, une solution de rechange aux partys de bureau où tout a déjà été organisé pour vous. Retour sur une première médiatique courue, jeudi soir dernier.

Bien sûr, il y avait quelques représentants des médias dans la belle salle de l'Olympia, rue Sainte-Catherine, mais c'était surtout soirée de remerciements pour les commanditaires, qui ont rempli l'endroit d'employés et mis à l'épreuve le concept souper-spectacle Soul Night. Un coup d'oeil sur la piste de danse, bondée dès les premières chansons, témoigne du succès de la formule.

 

Une formule bien simple qui avait fait ses preuves lors de Génération Motown: une bande de musiciens compétents, des chanteurs à voix qui « font la job « et, surtout, un répertoire connu et apprécié d'à peu près tout le monde.

Soul Night, ce n'est ni plus ni moins qu'un gros juke-box de musique pop afro-américaine. Luck Mervil n'a de metteur en scène que le titre: hormis quelques facéties au début du spectacle, alors que les six interprètes (trois hommes, trois femmes) occupent une partie de la piste de danse, force est de reconnaître que de mise en scène, il n'y a point. Pas vraiment de déplacements - avec dix musiciens sur scène et six chanteurs, ce n'est pas comme s'il y avait beaucoup d'espace à occuper... -, seulement un enchaînement de titres, pas toujours heureux d'ailleurs, mais encore là, il s'agit de détails négligeables.

Négligeables, car au bout du compte, le spectacle atteint son but: mettre une belle ambiance de party. Ça commence mollement, avec le Stand By Me de Ben E. King et Killing Me Softly de Roberta Flack, puis une version quasi-mambo de Chain of Fools.

On note déjà l'expérience de l'orchestre, la valeur sûre du spectacle. Le groupe Papagroove, bien en vue sur la scène montréalaise, abonné aux scènes extérieures du Festival de jazz, est probablement la machine à groove la mieux huilée en ville. Avec ses deux claviéristes, sa section de cuivres (qu'on n'entend pas assez bien dans le mix), sa section rythmique en béton - mention spéciale au batteur, qui joue pratiquement sans arrêt pendant 90 minutes! -, notre seul reproche irait au choix, discutable, de certains arrangements.

Le choix des chansons, lui, est à l'épreuve de tout fan de musique. I Heard it Through the Grapevine, d'entrée de jeu, donne le signal aux spectateurs qu'il est temps d'occuper la piste de danse. Plus tard, les chanteuses prennent le devant de la scène pour Respect et Think. Les hommes y vont ensuite d'un dynamique enchaînement qui comprend James Brown (Sex Machine) et Stevie Wonder (Sir Duke, Superstition).

Le «soul» de cette revue musicale a le dos large puisque s'y glissent aussi des succès disco qui font mouche, Lady Marmalade, That's The Way, Hot Stuff, I Will Survive. Oui, c'est facile, mais ça marche. Comme dans tout party de bureau... En fin de spectacle vient aussi un hommage aux défunts Boule Noire (Aimer d'amour, Aimes-tu la vie?) et, bien sûr, Michael Jackson (The Way You Make Me Feel, Billie Jean, Wanna Be Startin' Something).

Nous sommes partis à la fin de la performance, mais on nous assure que la soirée ne faisait que commencer. Pendant que les musiciens s'accordent un peu de repos, un DJ garde les danseurs sur la piste, puis le groupe Papagroove reprend du service avec son répertoire.

Soul Night, au Théâtre Olympia ce soir, 20h, ainsi que les 15, 17, 18, 19 et 26 décembre.