Les Cowboys fringants profiteront de leur mégaspectacle du 31 décembre au Centre Bell pour souligner à leur façon leurs 15 ans d'existence.

Dans la première partie, jusqu'à minuit, le groupe fera des chansons récentes, notamment celles tirées de ses deux derniers albums sortis à quelques mois d'intervalle, débouchant sur une trentaine de chansons.

Et en défonçant l'année, les Cowboys fringants reviendront sur leur début de carrière, au milieu des années 1990.

«Après minuit, on tombera en 2010, année qui marque nos 15 ans», a indiqué Marie-Annick Lépine en entrevue avec les autres membres du groupe.

«On va retracer le parcours qu'on a fait avec de belles vieilles chansons», a précisé la seule femme du groupe.

Le quatuor, qui a encore fait un tabac cet automne en Europe en rassemblant plus de 30 000 admirateurs dans ses prestations, promet à nouveau un spectacle haut en couleur avec ses invités.

Vincent Vallières et Norouet, un groupe spécialisé dans la musique traditionnelle, seront de la première partie du spectacle prévu pour durer cinq heures, où l'on attend plus de 10 000 personnes. Les billets varient entre 15 $ et 45 $.

Ce sera le troisième spectacle de fin d'année du groupe, mais les deux autres avaient eu lieu un 30 décembre.

Les Cowboys fringants se félicitent du fait que le groupe soit resté uni si longtemps et que les fans, ici et en Europe francophone, les suivent, ce qui leur donne le goût de continuer pour longtemps.

«Il y a énormément de chemin parcouru, a signalé Jérôme Dupras. Au début, on faisait de la musique pour les copains et les familles. Là, on a de belles grandes scènes et on voyage avec la musique, c'est incroyable. Mais avant tout, le plus beau bilan est d'être resté uni, et d'avoir continué à faire de la scène et des disques. Ce n'est pas évident, quatre personnes, des têtes fortes. Et ce désir de rester et de continuer.»

Poursuivant dans la même veine, Marie-Annick Lépine souligne le solide appui d'un public fidèle.

«C'est surtout que le public soit là, nous suive, pour encore découvrir nos nouvelles chansons et venir nous voir sur scène, a-t-elle soutenu. Les gens veulent de nous encore et c'est le plus grand des cadeaux.

«On peut ainsi continuer de faire ce métier. On existe encore et on a assez de succès et de réussite pour continuer à vivre de la musique et d'avoir du plaisir sur scène.

«Ça donne le goût de continuer.»

Jean-Francois Pauzé, celui qui écrit des textes, est d'autant plus d'accord qu'il ne souhaite vraiment pas, comme ses collègues d'ailleurs, retourner à l'école. A l'instar de la majorité des jeunes chanteurs et musiciens, les membres des «Cowboys» combinaient musique et travail (ou études) à leur début.

Aujourd'hui, le groupe a le vent dans les voiles et rien ne l'arrête.

Le groupe poursuivra une tournée québécoise au début de 2010, sans oublier de nombreuses participations à des festivals au cours de l'été et un retour en France où il est populaire, après s'être fait surtout connaître par Internet au début des années 2000.

«On avait un excellent webmestre en Marc Desjardins au début des années 2000», a indiqué le chanteur Karl Tremblay.

«Cela nous a fait prendre conscience qu'il y avait des gens de l'autre côté (de l'Atlantique) qui s'intéressaient à nous et ils voulaient nous voir. On était sceptiques au début, mais plus que ça allait, plus les courriels rentraient. On n'avait pas de plan de carrière, pas de soutien médiatique ou d'album en Europe, mais on leur avait fait plaisir en y allant», a déclaré Tremblay.

«Le bouche à oreille a aidé, comme au Québec. Ca s'est fait un peu à l'arrachée, mais ce sont des internautes qui ont propagé notre musique», a ajouté Dupras.

Les francos d'Europe ont adoré.

«Il y a plusieurs facettes intéressantes, a dit Dupras. Les gens se reconnaissent dans les textes, des textes souvent engagés et compréhensibles, une musique teintée québécoise avec l'instrumentation violon et accordéon, le caractère festif en concert où tout le monde s'amuse.»

Les fans attendent un nouvel album mais le groupe a besoin de souffler un peu.

«On va sûrement travailler tranquillement sur un autre album, a indiqué Pauzé. Mais présentement, on est plus sur la tournée.»

Le groupe qui mélange folk, country et rock, est aussi reconnu pour son engagement dans des causes environnementales. Une chanson condamnant la coupe sauvage en forêt avait donné le ton au début des années 2000. Maintenant, pour chaque billet vendu à des spectacles, le groupe refile un dollar à sa fondation qui appuie des projets comme la réduction de gaz à effet de serre, notamment par le biais de programmes de plantation d'arbres.