Longtemps associée au rock lourd, au punk et au métal, la salle du Medley a aussi accueilli nombre de soirées reggae, kompa, sans compter la Ligue nationale d'improvisation, qui y organisait ses matchs. Sa fermeture risque de faire mal à la scène métal, qui peine à attirer l'attention des médias.

«On commence à manquer d'options, commente Alex Erian, chanteur de Despised Icon. Au Spectrum, à la fin, ils faisaient de moins en moins de shows métals, mais ils en faisaient. Il y a eu la salle de L'X, fermée depuis au moins cinq ans, très importante. Puis la disparition du Zest, du El Salon...»

Tous les groupes métal québécois d'importance ces quinze dernières années ont joué au Medley: Grimskunk, B.A.R.F., Necrotic Mutation, Banlieue Rouge, Oblivion... Le lieu était indissociable de cette scène, qui compte parmi ses faits d'armes le Week-end extrême, festival de métal local tenu en 2002 pour souligner les 20 ans de carrière de Voivod. Moins mémorable fut la célèbre émeute au centre-ville, en octobre 2003, suite à l'annulation dernière minute de la performance du groupe punk The Exploited...

Jean-François Michaud dirige Extensive Enterprise, importante boîte de production de concerts spécialisée dans le métal pointu de Montréal: «Je trouve fantastique que, dès les débuts de la salle, les gens du Medley aient accueilli une clientèle qui effrayait d'autres propriétaires de salles», dit-il.

Pour Michaud, la fermeture du Medley est au métal montréalais ce que la fermeture du CBCG's à New York a été pour la scène punk et new-wave. «C'est sûr que ça va être compliqué de booker d'autres salles pour des concerts de métal. Parce que ces salles sont en demande, mais aussi parce qu'il n'y a plus de salles intermédiaires» pour les groupes, partagés entre le Club Soda - Despised Icon y a déjà joué trois fois, à guichets fermés - et le grand Metropolis.

«Un lien s'est créé tout naturellement avec cette salle un peu sombre, un peu glauque, dit le promoteur. Peut-être que la fermeture du Medley va permettre à une nouvelle salle de s'épanouir. Reste que c'est triste de voir que le lieu de ralliement des «métalleux» va fermer...»