On peut tout de suite rayer de l'équation les costumes de mascottes, ainsi que les épiques et joyeuses envolées rock-pop-électro à propos de robots géants.

Embryonic, 12e album studio des vétérans du rock underground américain The Flaming Lips, sert à la fois de retour aux sources avant-gardistes et de césure avec l'univers pop-psychédélique arc-en-ciel des deux précédents albums.

Cette fois, les Lips acidulent leur son en revendiquant l'époque fusion de Miles Davis (les sombres textures, la forte présence de piano électrique), celle aussi des premiers albums de Can, voire de ces vieux freaks de The Doors ou Pink Floyd, époque Syd Barrett (ajoutons au bal des comparaisons l'oeuvre du Japonais Cornelius, un autre architecte du son hyper-référenciel).

Déconcertant à la première écoute, Embryonic crée de lumineux passages par la friction entre les titres aux guitares corrosives et à la batterie tribale (Convinced of the Hex, See the Leaves) et ceux, aux antipodes, minimalistes chansons fragiles et atmosphériques (touchante Evil).

Entre bruitisme exacerbé et mélodies poignantes, The Flaming Lips livre un Embryonic exigeant, mais fascinant et sensible, auquel collaborent, assez discrètement tout de même, Karen O et MGMT. Crée une dependance. 

LA CHANSON À ÉCOUTER

Convinced of the Hex

THE FLAMING LIPS

Embryonic

Reprise / WEA