Non, ce n'est pas un autre cas de type Bori-qui-ne-veut-pas-montrer-son-visage. Mais oui, le jeune chanteur québécois Bobby Bazini, dont la chanson I Wonder attire beaucoup l'attention ces jours-ci, prend son temps pour dévoiler peu à peu ses traits. Timide et surpris de la réaction radio, il a accepté de répondre à nos questions.

Pas de disque en mains, seulement une chanson qui tourne beaucoup et une voix très particulière, un timbre un peu à la croisée d'Antony Hegarty (du groupe Antony and The Johnsons) et de Jack Johnson, avec un vibrato singulier... Bref, Bobby Bazini a une voix soul et - sur la foi d'une seule chanson, il est vrai -, un talent d'auteur-compositeur prometteur.

 

«Je n'ai pas pris de cours de chant, explique le jeune francophone de 20 ans à la «vieille voix anglo-soul», mais mes parents chantaient beaucoup, et j'ai toujours voulu développer une voix qui serait différente de celles des autres. Je suis du genre, quand je veux m'acheter un chandail, à essayer de me pogner une place où personne n'ira acheter le même!» explique en riant Bazini.

Oui, il est francophone, mais ses chanteurs préférés sont anglophones: Johnny Cash, Otis Redding, Ray Charles, Bob Dylan, Bob Marley et compagnie, tous dotés d'une voix très typée, reconnaissable instantanément, en passant. C'est d'abord le country qui a intéressé le natif de Mont-Laurier, puis le soul. «D'ailleurs, Tino Izzo (réalisateur et arrangeur de la chanson) m'a fait remarquer que I Wonder pouvait aussi bien être totalement country que totalement soul, selon les arrangements. On a choisi le soul parce que c'est un style plus actuel, qui touche plus les jeunes que le country, au Québec.»

«I Wonder, c'est une chanson sur les histoires d'amour de nos grands-parents qui duraient toujours alors que nous, on n'y arrive pas, reprend-il. Je me demande donc si un jour, ça va nous arriver, ce genre d'histoire, pas juste à moi, mais à tout le monde. Est-il possible aujourd'hui d'aimer comme autrefois?»

Chose certaine, sa chanson, elle, semble être aimée puisque les radios ont rapidement fait tourner I Wonder, qui n'existe qu'en mode numérique. Début novembre, un mini-album comprenant deux autres chansons devrait sortir. Et le physique de Bobby Bazini, être révélé toujours plus.