Dimanche soir dernier au Club Soda, le Gala de l'alternative musicale indépendante du Québec a couronné Patrick Watson, qui a remporté chacun des cinq prix pour lesquels il avait été mis en nomination: Artiste de l'année, Auteur-compositeur de l'année, Carrière internationale de l'année, Spectacle de l'année et Album indie pop de l'année.

La totale pour celui qui partait en tête des mises en nominations, nez à nez avec le duo Beast, lequel a dû se contenter de l'Album électro de l'année. Cette année, l'organisation de la cérémonie de l'underground québécois avait pensé à remettre un trophée qui se boit, soit un bon vieux «bock» personnalisé aux noms des récipiendaires, servis sur le podium avec une bière fraîche. Disons que Watson et ses comparses se sont fait offrir la tournée jusqu'à la clôture du gala!

Malajube, Marie-Pierre Arthur et Coeur de Pirate étaient en lice pour quatre prix; Malajube a remporté celui du Meilleur album indie rock de l'année (pour Labyrinthe) et Coeur de Pirate celui de la Découverte de l'année. Marie-Pierre Arthur a fait choux blanc - dommage, on lui en souhaite un à l'ADISQ le 1er novembre, elle qui se retrouve en nomination dans les catégories Album de l'année - Folk contemporain, Révélation de l'année et Chanson de l'année (Pourquoi).

Le prix Album Chanson de l'année a été décerné à Mara Tremblay qui, «heureuse comme une jouvencelle», est allé chercher son bock dans une forme resplendissante, elle qui avait dû annuler quelques concerts en août à cause d'une entorse cervicale.

Les autres heureux gagnants: Bell Orchestre a mis la main sur le prix Album Expérimental de l'année, l'Album Folk/Country de l'année est revenu à Avec pas d'casque, celui de l'Album hip hop à Omnikrom et le Rock'n Roll de l'année à Band de Garage. Mononc'Serge & Anonymus (Album Metal/Hardcore), The Brains (Album Punk), Kodiak (Album World) et Vulgaires Machins (DVD de l'année) sont aussi repartis avec un bock convoité.

Prix Hommage à Jean-Robert Bisaillon

Au milieu de la soirée, l'organisation du GAMIQ a décerné à Jean-Robert Bisaillon son Prix Hommage. L'ex-French B devenu activiste de la scène underground, analyste de l'industrie musicale à l'ère des bouleversements numériques et fondateur de structures qui ont favorisé son éclosion (du Forum des musiques amplifiées jusqu'à la SOPREF) a été chaleureusement applaudi, après un discours de Sylvie Courtemanche (Les Francouvertes) et un montage vidéo de témoignages d'acteurs de l'industrie.

Profitant de sa tribune, Bisaillon a révélé que la Société professionnelle des auteurs-compositeurs du Québec (SPACQ) était sur le point de reprendre «une partie du mandat» de la Société pour la promotion de l'espace francophone (SOPREF), dont on a annoncé la dissolution prochaine il y a quelques semaines.

«Tout n'est pas encore réglé», indiquait Mario Chénart, président du C.A. de la SPACQ. «On s'est aperçus que la plupart des membres de la SOPREF étaient aussi des auteurs-compositeurs. Il y a certainement une connivence dans nos missions respectives», ajoutait son directeur général, Jean-Christian Céré, pour justifier une telle reprise des services qu'offrait la SOPREF à ses membres.

Animé par les membres du groupe folk United Steel Workers of Montreal, le gala s'est déroulé dans la camaraderie et dans un joyeux bordel que l'animateur de la précédente édition, le comédien Rémi-Pierre Paquin, avait pourtant réussi à contenir. Paquin a été débauché par l'ADISQ pour animer l'Autre Gala, qu'on présentera au Métropolis le 26 octobre prochain. La soirée GAMIQ a été parsemée de performances musicales de Dom Lebo, La Patère Rose, Random Recipe, Keith Kouna, Movèzerbe et quelques autres.