Pas de grand favori cette année au Gala de l'ADISQ. Les Cowboys Fringants et Yann Perreau arrivent en tête avec cinq nominations personnelles chacun, soit seulement une de plus que Jean Leloup, Mes Aïeux, Coeur de pirate et Ginette Reno. Une lutte serrée dans un gala écourté qu'animera Louis-José Houde le dimanche 1er novembre sur les ondes de Radio-Canada.

Après le faste de sa 30e présentation au Centre Bell, le Gala de l'ADISQ retourne au Théâtre St-Denis dans une version écourtée d'environ 50 minutes. «Selon notre contrat avec Radio-Canada, le gala passe de trois heures à deux heures et demie. Et en plus, on ne prévoit pas déborder de 15 ou 20 minutes comme les années précédentes», explique Céline Laberge, productrice du gala.

La contrainte vient de Radio-Canada. «C'est une question de réduction des coûts, a expliqué Marc Pichette, porte-parole de la société d'État. Nous le demandons à tous les galas.»

Verra-t-on moins de performances d'artistes? «Non, assure Mme Laberge. C'est une priorité, nous ne les réduirons pas. Je ne peux pas donner de détails. Nous vous expliquerons tout cela en octobre dans une autre conférence de presse», a-t-elle indiqué.

Animateur du gala pour la quatrième année consécutive, Louis-José Houde a révélé sa stratégie pour économiser temps et argent: «On va refaire le gala de l'année dernière, mais en coupant le bout avec Luc Plamondon. On devrait gagner une heure», a-t-il blagué.

La course s'annonce serrée cette année. Il n'y pas de domination à la Pierre Lapointe (13 nominations en 2005) ou Isabelle Boulay (10 l'année dernière). Les Cowboys Fringants et Yann Perreau se partagent la tête avec cinq nominations personnelles - mis à part celles de l'industrie, qui ne leur sont pas directement décernées.

Ils sont suivis de près par les quatre nominations personnelles de Jean Leloup, Mes Aïeux, Coeur de pirate et Ginette Reno. Arrivent ensuite les trois nominations de Pierre Lapointe, Karkwa, Marie-Pierre Arthur et Diane Dufresne.

«J'ai gagné un seul Félix en carrière et je ne suis pas habitué d'être récompensé par l'industrie, avoue Yann Perreau. Ça fait donc plaisir, mais je n'ai pas trop d'attentes. Dans la catégorie Meilleur interprète, je sais que c'est Nicola Ciccone qui va gagner.»

Quant à Ginette Reno, elle n'assistera pas au Gala. «J'ai un spectacle et je ne l'annulerai pas, a-t-elle lancé. Ils peuvent me donner des trophées même si je ne suis pas là. Mais bon, j'essaierai peut-être d'y aller en fin de soirée après mon spectacle.»

Non pas qu'elle soit indifférente à la reconnaissance. «C'est un immense orgasme d'aller chercher un trophée devant tes pairs, mais trois jours après, tout ça est fini», raconte celle qui confie toutefois «frotter ses trophées» et les «mettre tous dans l'entrée de la maison».

Coeur de pirate est plus enthousiaste: «Le prix de Révélation, j'aimerais vraiment l'avoir, avoue-t-elle candidement. Pour celui d'interprète, j'ai moins d'attentes. Je n'ai pas la voix d'Isabelle Boulay, je ne suis pas une chanteuse à voix.»

Dans la catégorie Révélation, elle affrontera Amylie, Marie-Pierre Arthur, La Patère rose et Alexandre Poulin.

Coeur de pirate revient tout juste de Paris, où elle était invitée pour la deuxième fois à l'émission Taratata aux côtés de Lady GaGa, de Mika et d'autres vedettes. Son disque s'est maintenant écoulé à plus de 85 000 exemplaires en France, et elle y prépare une série de concerts qui débutera le 6 octobre à la Cigale de Paris.

À souligner aussi, une belle reconnaissance posthume: Gaston Miron et Gilles Bélanger sont en lice pour le prix de l'auteur-compositeur de l'année (disque 12 hommes rapaillés, en compagnie de Louise Forestier, Avec pas d'casque, Jean Leloup et Yann Perreau.

Nouveauté cette année, un troisième prix est décerné par vote populaire : celui du groupe de l'année, qui s'ajoute à ceux d'interprète de l'année et chanson de l'année. Le vote pour l'interprète de l'année se fait dans les Jean Coutu, nouveau partenaire du Gala, qui prend la place de St-Hubert.

Deux autres nouvelles catégories s'ajoutent aussi : artiste québécois interprète dans une autre langue et album de reprises. Il s'agit de demandes de l'industrie, a expliqué Céline Laberge. « Les disques de reprises se vendent bien. On a réalisé qu'ils pourraient se retrouver dans toutes les catégories et écraser les autres avec leurs volumes de vente, alors on a préféré les placer ailleurs. «

Peu avant le gala principal, L'Autre Gala de l'ADISQ sera animé par Rémi-Pierre Paquin le 26 octobre (diffusion sur MusiquePlus et MusiMax). Vingt-quatre Félix y seront décernés. La même journée à 16 h, Claudine Prévost animera le Gala de l'Industrie, où 25 Félix seront remis.