Le groupe de Southampton vient de lancer son premier disque, Baby Darling Doll Face Honey. Le titre est mielleux, mais la musique ne l'est pas du tout. Le trio charme avec ses chansons accrocheuses et pas trop léchées, qui oscillent entre le rock garage bluesé et les occasionnelles ballades acoustiques. Plus de quatre mois avant la sortie de l'album, la chanson I Know What I Am était choisie simple de la semaine par iTunes. Les Anglais tournent présentement dans de petites salles en Amérique du Nord, comme le Petit Campus mercredi prochain, mais ils prévoient déjà un passage à l'émission de David Letterman.

1 Matt Hayward (batterie)

Matt a découvert la musique assez jeune. Son père avait assuré la première partie d'un concert des Rolling Stones dans les années 60, et possédait un studio d'enregistrement. Ado, Matt apprenait à jouer de la batterie dans le sous-sol avec son ami Russell. C'est le germe de Band of Skulls.

 

2 Emma Richardson (basse-voix)

Band of Skulls paraît avoir digéré beaucoup de musique, et sa bassiste en est une des principales raisons. «C'est vrai, je possède environ 20 000 disques», répond l'ex-nageuse de compétition. Elle a rencontré ses deux partenaires au Art College près de Londres. Sa vocation d'artiste visuelle demeure - les illustrations de la pochette sont les siennes. Elle a aussi déjà exposé ses oeuvres dans une boucherie locale, où elle travaillait auparavant. «J'imagine que l'ennui est constructif, ça stimule la créativité», nous raconte-t-elle au téléphone. On entend sa voix calme, douce et assurée sur environ la moitié des pièces de Band of Skulls. Son économie de mots en interview fait penser à l'économie de notes sur le disque. «Avant, on jouait le plus vite et le plus agressivement possible pour attirer l'attention. Plus maintenant. Ça peut devenir effrayant, de laisser respirer sa musique. Mais quand on réussit à bien placer les silences, ils deviennent vraiment puissants. C'est presque un acte de bravoure.»

3 Russell Marsden (guitare-voix)

La première chose qu'on entend sur le disque, c'est Marsden et son plaidoyer pour une histoire d'un soir. Son phrasé évoque parfois celui de Jack White, tout comme sa tendance à plaquer des riffs en parfait synchronisme avec la batterie. Il aime le vieux rock, mais il y a une chanson qu'il refuse aujourd'hui d'écouter: Ace of Spades de Motorhead. Elle jouait à tue-tête dans la voiture de son ami quand il a eu un accident qui a failli coûter la vie aux deux. «Dès que je l'entends, elle me fait suer.»

Au Petit Campus mercredi le 9 septembre, à 20h.