Le metteur en scène Serge Denoncourt, les producteurs du Blues de la métropole et les membres de Beau Dommage sont tous d'accord: la comédie musicale qui prendra l'affiche à la fin mars au Théâtre St-Denis sera un Mamma Mia! à saveur montréalaise.

Hier après-midi, devant le 6760 Saint-Vallier que chantait Pierre Bertrand dans Tous les palmiers, tout le monde se posait la même question: comment se fait-il que personne n'y ait pensé auparavant?

Il aura fallu qu'un conseiller en communications d'un arrondissement de Montréal lance l'idée à Bruno Harvey, président de la boîte de production Périphérie, pas du tout spécialisée dans ce genre de spectacle, pour que naisse Le blues de la métropole, une comédie musicale entièrement construite à partie des chansons du groupe-culte des années 70.

Depuis un an, l'idée a fait son chemin, de l'agent et éditeur de Beau Dommage, Jehan Valiquet, aux sept membres du groupe en passant par le Groupe Spectacles Gillett, qui a vite accepté d'investir dans cette production, dont le président Jacques Aubé évalue le coût à 3 millions de dollars. Même empressement chez le metteur en scène Serge Denoncourt, qui a dit hier qu'il aurait «boudé pendant trois ans» si on avait proposé ce spectacle à quelqu'un d'autre.

Marie-Michèle Desrosiers, Pierre Huet et Réal Desrosiers, les trois membres de Beau Dommage présents à la conférence de presse, ont insisté sur le fait que ce ne sera pas le bébé de Beau Dommage, mais une entreprise à laquelle ils donnent leur bénédiction avec enthousiasme après avoir lu le livret écrit par Louisa Déry et Michelle Grondin. «Les filles ont fait un job incroyable, dit Serge Denoncourt. Comme elles ne font pas ça dans la vie, ça ne ressemble pas à toutes les autres comédies musicales. Enfin, une comédie musicale qui parle de Montréal, avec des chansons que tout le monde peut chanter!»

Marie-Michèle Desrosiers mentionne tout de même que Beau Dommage a mis un certain temps avant de se laisser convaincre. «La première fois qu'on leur a soumis un synopsis, les membres de Beau Dommage ont renvoyé les deux scénaristes à leur table de travail, ils trouvaient ça tout croche, a reconnu Jehan Valiquet. Mais dès le deuxième synopsis, ça a cliqué.»

«Nos chansons racontent des histoires, rappelle le parolier Pierre Huet. Au début, j'étais sceptique. Ginette raconte une histoire très précise, c'est comme une figure imposée. Sachant tout cela, les auteurs du livret s'en sont très bien tiré. Dans un sens, ça nous dépoussière, on est encore vivants. J'espère qu'on va être étonnés, qu'ils vont prendre des risques avec nos chansons.»

M. Valiquet n'a pas voulu préciser combien il en avait coûté aux producteurs pour acheter cette licence d'édition permettant d'utiliser 29 chansons de Beau Dommage, se contentant de parler de «royautés intéressantes».

Serge Denoncourt, le prolifique metteur en scène de théâtre qui a monté le spectacle de Criss Angel pour le Cirque du Soleil et qui a travaillé longtemps avec Arturo Brachetti, signe aussi la mise en scène de la nouvelle pièce de Michel Tremblay, Fragments de mensonges inutiles, chez Duceppe en septembre.

Il a eu le temps d'assembler l'équipe de production du Blues de la métropole avant de partir en vacances deux mois en Italie, où il a cogité sur son spectacle. La prochaine étape? Trouver sa distribution: «On a fait le choix d'ouvrir les portes à tout le monde. On pourra éventuellement s'inscrire aux auditions sur le site web du Blues de la métropole. On veut un casting de troupe, six jeunes et un plus vieux, à Montréal en 1976, à qui il arrive des histoires d'amour, de hockey, des ratés.»

Outre les sept acteurs-chanteurs et six danseurs, cinq musiciens, sous la direction de Christian Péloquin, un proche de Beau Dommage, seront sur scène sans interruption puisqu'il n'y aura pas de dialogues parlés, que des chansons.

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Le blues de la métropole sera présenté au Théâtre Saint-Denis du 31 mars au 11 avril. Les billets seront mis en vente à compter du samedi 29 août à midi, à la billetterie du St-Denis et sur www.ticketpro.ca et www.geg.ca.