Dix ans après s'être illustré au Festival en chanson de Petite-Vallée, l'auteur-compositeur Stéphane Côté continue son travail d'observation du quotidien et d'en faire rapport sur disque. Des nouvelles, son troisième album, se propose d'ailleurs de donner «les plus récentes informations sur l'humain et sa quête du bonheur».

L'image de la pochette ressemble à la page frontispice d'un journal, le livret se déplie comme La Presse et le titre du disque est à l'avenant, Des nouvelles. Impossible de l'éviter, la question s'impose d'elle-même: Stéphane Côté aurait-il concocté son petit dernier dans l'esprit des albums concepts?

Oui et non, répond en substance l'auteur-compositeur et interprète de Québec. «Je ne me suis pas dit que j'allais écrire des chansons qui ressembleraient à des nouvelles ou au genre d'histoire qu'on trouve dans un journal», assure-t-il. L'idée ne lui est venue qu'à la fin du processus d'écriture, quand il a composé la chanson-titre de son disque. C'est là qu'il a décidé de jouer le jeu à fond.

Sur Des nouvelles, la première voix qu'on entend n'est pas celle du chanteur, mais celle d'un crieur de journaux. Là s'arrête le concept. Les 14 chansons qu'on y entend ne parlent pas tant de l'actualité que de la «quête du bonheur» qui nous occupe tous. Des chansons sur le cours des jours, sur le temps qui passe.

Stéphane Côté ne fait pas exprès d'aborder les grands thèmes de l'existence. «L'erreur, c'est de trop chercher à dire quelque chose», juge l'auteur-compositeur. Il préfère se laisser guider par sa plume... et bûcher ensuite pour en arriver à un texte dont il peut être fier. Son seul objectif avoué: éviter les clichés.

L'attention qu'il porte à ses textes, Stéphane Côté la doit sans doute à l'admiration qu'il a pour Brel et Brassens. Sa découverte des deux géants de la chanson française, il en parle comme un vrai choc. «À l'adolescence, j'ai été foudroyé par Brel et Brassens, dit-il. C'est ce qui m'a donné le goût d'écrire. Je connaissais l'intégrale de Brel et Brassens par coeur avant même d'écrire ma première chanson, vers 20 ans.»

Ici et là, on trouve des traces de cette affection dans sa manière de chanter et dans la façon qu'il a de s'accompagner à la guitare. Mais en général, le chansonnier de Québec ne fait pas «vieille France». Son réalisateur et arrangeur, Alain Leblanc (Jean-Pierre Ferland), le pousse d'ailleurs dans toutes sortes de directions au plan musical: pop ici, jazz là, country...

«J'aime tout, je n'ai pas de préférences pour un style en particulier, dit Stéphane Côté. Des fois, c'est des petits plaisirs coupables que je décide d'assumer: un petit côté quétaine, un petit côté country.» Voilà qui tranche parfois avec l'agilité de la plume, mais qui colle parfaitement à un auteur-compositeur qui a écrit une chanson intitulée Mes préférences justement pour dire à quel point il n'arrive pas à choisir...