Point d'orgue de la programmation du 11e festival MEG Montréal, la croisière sur le fleuve à bord du Cavalier Maxim mettra en vedette demain soir un aréopage de DJ. Le jeune français David Guillon, alias Data, qui perpétue la tradition électronique mieux connue sous le vocable french touch, en fait partie.

Paru en mai dernier via l'étiquette Naïve, Skywriter, premier album de Data, est, dès la première écoute, un produit pure France. Moins braqué que Justice, plus cerné que la majorité des productions du label Ed Banger, Data est incontestablement l'hériter des Alan Braxe, Fred Falke ou Étienne de Crécy qui ont contribué à définir le son French Touch des années'90.

 

Ça saute aux oreilles, ces rythmes house bien appuyés, ces arrangements fastueux - mais quand même un peu rêche, selon l'énergie commandée par la chanson -,ces échantillons de vieux disco filtrés... «Tant mieux si ça sonne comme si c'était des samples, c'est exactement ce que je voulais, et c'était le plus difficile à accomplir. Sauf que tout est joué live, les voix, les guitares, la batterie - il n'y a pas d'échantillons sur l'album», dit Guilon, attrapé au moment d'une courte escale à New York.

«Mais pourquoi est-ce que ça sonne comme si c'était fait en France? C'est la grande question, qu'on me pose d'ailleurs assez souvent. Pourquoi nous, en France, on fait de ce genre de musique électronique très inspirée de l'époque disco? Est-ce à cause du climat, d'un contexte sociologique? Mais je reconnais que, vu de l'extérieur, on doit effectivement avoir un son typiquement français».

«Moi, je dirais que ce que je fais, c'est du space disco, poursuit-il. Rapport à un mouvement des années'70: un disco très synthétique, moins tourné sur le côté organique, plus simplifié, en quelque sorte.» Qui, on s'en doute, sied bien aux planchers de danse, et nul doute que le pont du Cavalier Maxime perdra un peu de son vernis sous les pas des festivaliers marins...

Départ 23h30, Quai Alexandra.