À 27 ans, le guitariste montréalais Denis Chang s'est taillé toute une réputation sur la scène jazz manouche. De retour d'une série de spectacles à Samois-sur-Seine en France, où se tient au mois de juin le Festival Django Reinhart, le musicien nous accorde une entrevue en prévision du concert qu'il livrera aujourd'hui au Pavillon SIMM, dans la série 100 % Guitare.

«C'est bien connu, il y a beaucoup d'asiatiques qui se passionnent pour la guitare. Surtout les japonais». Les racines du musicien sont plutôt taïwanaises, ses parents ayant immigré ici au début des années 70. «Alors, pourquoi la guitare? Parce que tous mes amis en jouaient lorsque j'étais adolescent. Et le manouche, parce que ça incorpore tout ce que j'aime de la musique: le classique, le jazz, y'a même des éléments de rock sur des morceaux intenses. Je m'amuse aussi à jouer des compositions venus d'un autre répertoire - de Michael Jackson, entre autres. Bizarre: j'étais justement en train de jouer un de ces morceaux, en France, lorsqu'on a appris son décès...»

N'enlevons rien au succès de The Lost Fingers, qui a fait mouche en reprenant les succès des années 80 façon manouche, mais Denis Chang et son quartet sont dans une autre catégorie d'instrumentistes. Qu'il cite Django ou Michael, le jeu de Chang et de ses collaborateurs élève l'art qu'ils pratiquent.

Habitué des club jazz de la métropole, le guitariste, qui se produit souvent à l'extérieur du pays, donne également des «masterclass» à ses confrères guitaristes désireux d'apprendre les subtilités du jazz manouche. «J'organise aussi des tournées ici de grands musiciens du genre, tels que Stochelo Rosenberg, l'un des plus grands guitaristes de l'heure», dit-il. L'invitation du Salon des instruments de musique de Montréal était donc toute naturelle.

«Le jazz manouche n'est pas devenu «traditionnel», si on peut dire, comme l'est la musique baroque, pense Chang. Plusieurs musiciens manouche empruntent des chansons venues d'autres genres musicaux pour les incorporer au répertoire manouche. C'est une façon de moderniser le style », et d'amener de nouvelles façon de jouer, une des caractéristiques du jeu de Denis Chang.

Le swing sera donc à l'honneur ce soir, avec le quartet Flèche D'Or: que des reprises, « surtout des pièces peu connues, ou avec des arrangements complètement nouveaux ». Mais pas encore de compositions. Chang y travaille: «Je suis trop méticuleux, c'est un problème. Tout ce que je compose, je le jette!»

En un mot

Un Montréalais, étoile montante du jazz manouche.

Dernier album

Denis Chang et Flèche D'or/Nature Boy, Hot Club Records, 2007.

Notre entrevue avec le musicien Denis Chang n'a pas été publiée vendredi dernier, contrairement à ce que nous avions prévu. Nos excuses.