Il ne faut parfois rien de plus qu'un coup de sang pour inspirer une chanson à Jon Lajoie. La consécration posthume de Michael Jackson a été l'un de ses coups de tête. Quelques heures après l'annonce de la mort du «roi de la pop», le Montréalais exilé à Los Angeles pondait une diatribe sur le thème «Michael Jackson is dead».

«Je n'y crois pas: tout à coup, les médias sont de son côté!», s'exclame Lajoie - en anglais - dans la courte introduction de Michael Jackson is dead. Et d'enchaîner: «Michael Jackson est mort, arrêtez de faire comme si vous en aviez quelque chose à foutre.»

«Moi, la mort de Michael Jackson, ça ne m'a pas vraiment affecté. Mais le soir de sa mort, en regardant les médias, je me disais: c'est tellement hypocrite! Tout le monde a créé un monstre, et une heure après sa mort, c'est une légende», explique Lajoie.

Utilisant sa verve habituelle - oreilles chastes et sensibles s'abstenir -, Lajoie signe une chanson non dénuée d'humour, se moquant de la tendance des médias à se moquer Jackson de son vivant pour son visage «de squelette blanc» et son goût pour «les couilles des enfants de 12 ans».

«Je ne dis que ce que tout le monde disait avant sa mort. Je voulais clairement dire que c'est l'image que l'on a créé. Je le dis de la façon la plus crue possible pour faire valoir mon point; pourquoi est-ce que c'est soudainement politiquement incorrect parce qu'il est mort?», interroge Lajoie.

Saluant le talent, le charisme, et l'immense popularité de Jackson, médias et personnalités du monde entier ont brossé un portrait plutôt positif de Jackson. Le passage de vie à trépas de l'artiste l'immunise contre les critiques dont il faisait l'objet depuis une dizaine d'années.

«De façon générale, il y a plus de 90 % de la couverture médiatique qui est positive ou neutre considérant la controverse qui existait autour de lui, estime Jean-François Dumas, d'Influence Communication. Quand une personne meurt, elle devient intouchable: c'est un phénomène normal».

Dennis Murphy, professeur titulaire au département de communication de l'Université Concordia nuance: «Il y a eu beaucoup de commentaires réalistes de ses proches, à la télévision américaine. Beaucoup ont parlé de sa descente aux enfers, du positif, mais aussi du négatif», estime-t-il.

La déferlante Jackson a dominé l'actualité canadienne, avec un bémol toutefois pour le Québec où le rachat du Canadien a plus mobilisé l'attention. Sur 24 heures, la mort de Michael Jackson a été la 15e nouvelle la plus importante depuis le début des années 2000, constate Influence Communication.

Jon Lajoie ne croit pas de son côté que sa ritournelle connaîtra beaucoup de succès auprès des grands médias américains. «Je ne pense pas que les grands médias vont vouloir toucher à ce sujet-là», dit-il. Depuis la parenthèse Jacko, Lajoie a repris ses activités: le tournage d'une nouvelle série dès la semaine prochaine et la production d'une comédie musicale typiquement hollywoodienne, avec une touche Lajoie.

«On va le proposer aux studios: c'est mon vrai rêve, écrire, jouer et faire produire ma comédie musicale par un studio», dit celui qui a donné au monde de la chanson Show me your genitals, Everyday Normal Guy et Not giving a fuck.

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