Une chanson intitulée Sale pute diffusée sur internet a déclenché un scandale en France, une ministre la qualifiant d'«apologie sordide de la brutalité envers les femmes» et son auteur, le rappeur Orelsan, a présenté vendredi ses excuses.

La chanson décrit de façon très crue la «haine» d'un jeune homme qui, découvrant qu'il a été trompé, déambule une bouteille d'alcool à la main en promettant à sa petite amie toute une série de violences physiques.

«J'ai la haine, J'rêve de t'voir souffrir», «On verra comment tu fais la belle avec une jambe cassée», «si j'te casse un bras, considère qu'on s'est quitté en bons termes», «j'veux t'voir retourner brûler dans les flammes», dit-il notamment.

«J'te déteste, j'veux que tu crèves lentement, j'veux que tu tombes enceinte et que tu perdes l'enfant», dit-il aussi, reprenant par la suite ce thème en des termes encore plus violents.

Orelsan, 26 ans, doit se produire le 25 avril au Printemps de Bourges. Mais des internautes, choqués par les paroles, ont tiré la sonnette d'alarme sur le contenu de la chanson diffusée depuis deux ans sur internet.

La ministre de la Culture, Christine Albanel, s'est déclarée «révoltée» par cette chanson, «apologie sordide de la brutalité envers les femmes, d'une cruauté inouïe», appelant vendredi à sa suppression des plateformes de diffusion de vidéos en ligne.

Les plateformes ont restreint l'accès aux seules personnes enregistrées mais n'ont pas supprimé la vidéo, YouTube expliquant que le contenu ne lui semblait pas «manifestement illégal».

L'association Ni putes, ni soumises, créée après le meurtre en 2002 d'une jeune fille brûlée vive par dépit amoureux, a elle appelé au boycott du Festival de Bourges, l'un des plus importants festival de musique en France, si Orelsan était maintenu au programme. Et ce même si la chanson incriminée a disparu du répertoire.

En attendant, le rappeur s'est excusé, affirmant via sa maison de disque 3e bureau (Wagram Music), qu'il était «désolé» que le texte ait pu «choquer certaines personnes».

«En aucun cas ce texte n'est une lettre de menaces, une promesse de violence ou une apologie du passage à l'acte», dit sa maison de disque.