Presque un an jour pour jour après leur excellent spectacle au National, les trois gars de The National Parcs se produisent, ce soir, au Cabaret Juste pour rire. Fort de spectacles (et de critiques élogieuses) ici et en Europe, d'une tournée canadienne et de plusieurs prix - tout ça en 12 mois! -, le trio d'électro-pop-world-organico-multimédia québécois entend nous offrir une autre de ses «promenades dans les parcs» musicales pas banales.

Encore aujourd'hui, quand je veux ébahir rapidement quelqu'un, je mets le DVD-CD Timbervision de The National Parcs (2007) et la job est faite: les gens sont toujours estomaqués par la beauté des images tournées dans une ZEC québécoise, qui collent parfaitement à la musique conçue, elle, à l'aide de morceaux de bois, de roches, de cours d'eau... et d'afro-beat, de funk, de hip hop, etc.

 

Au bout du fil, Chimwemwe Miller (voix, claviers et gestuelle!) explique posément: «On adore notre album, on n'est vraiment pas déçu de notre premier bébé, mais est-ce que je peux te dire qu'après un an de spectacles, on assume en saint-simonac sur scène!» Dans la bouche d'un gars né au Malawi, en Afrique australe, ça dit ce que ça veut dire.

Notamment que le métissage est toujours la force de ce trio multilingue, composé de Miller, de Vincent Letellier (guitare, claviers et ex-Freeworm) et de Ian Cameron (vidéos, scénographie): mariage du naturel et du virtuel, de l'image et du son, du traditionnel et de l'éminemment contemporain, du cérébral et du tribal...

Ce soir, outre certaines des chansons/clips au programme l'an dernier, le groupe entend bien proposer quelques autres morceaux-vidéos de l'album Timbervision qui n'avaient pas encore trouvé leur chemin vers la scène, ainsi que des chansons inédites.

Mais aussi une installation, conçue par un sculpteur ami de Vincent: «On l'a montée pour le festival Off-Courts de Trouville (France, en septembre dernier) et on va l'installer dans l'entrée du Cabaret, explique Chimwemwe. C'est une grosse boîte, dans laquelle une personne peut entrer, remplie de haut-parleurs 306 degrés, placés en haut, en dessous, sur les côtés. On «blaste» notre musique dans cette boîte et ça te fait comme une cure de désintox, ça te nettoie le système!» Et le titre de cette installation ultrasonore? King Size!

C'est en participant à l'événement M pour Montréal que The National Parcs a franchement attiré l'attention internationale, dont celle du fameux magazine français Les Inrockuptibles, qui a souligné «le concept passionnant de The National Parcs (...) avec une très grande présence scénique - pas loin de l'intensité ou de l'unicité d'un TV On The Radio». «Quand j'ai lu ça, je me suis dit: mais de quel band il parle? De nous, le petit groupe de Montréal? Mais on ne s'enfle pas la tête. Vincent travaille actuellement à une bande sonore pour la fondation One Drop du Cirque du Soleil. Mettons que, quand on compare notre petite smoke machine et tout ce qu'il y a au Cirque, we don't feel so big!» explique Chimwemwe en riant.

Le groupe compte bien continuer à tourner - il représentera d'ailleurs le Québec au prochain Printemps de Bourges. Il s'est enfin trouvé un agent (l'agent-musicien-réalisateur torontois Byron Wong). Et il travaille sur le prochain album: «Autant on adore la nature et on fait tout ce qu'on peut personnellement pour la protéger, précise Chim, autant c'est avant tout le processus de création musicale et visuelle qui nous allume, la magie des techniques qu'on a développées ensemble. Alors, il se peut qu'il n'y ait pas du tout de forêt ou de nature dans notre projet, mais plutôt un parachutiste qui fait du base jumping (parachutisme à partir d'un immeuble, d'un pont, d'une falaise...). Tu vois ce que je veux dire?»

The National Parcs au Cabaret Juste pour rire ce soir, 21h. En première partie: DJ Jeune Premier.