Grâce à un sérieux coup de pouce de iTunes, le groupe Winter Gloves sort de l'ombre, quelques mois après la sortie de son premier album, About a Girl. Si vous aimez les chansons vitaminées aux claviers, prêtez l'oreille au quatuor, qui se produira bientôt pour une première fois en tête d'affiche à Montréal.

Deux musiciens de jazz de formation, et un batteur qui a poussé la note avec les Breastfeeders et Young Galaxy. Ajoutez un guitariste découvert sur MySpace, et vous avez Winter Gloves.

 

Le quatuor a le vent dans les voiles. Un contrat avec l'étiquette torontoise Paper Bag Records. Un premier succès, Let me Drive, téléchargé plus de 17 000 fois sur iTunes comme «extrait de la semaine». Une 14e position au palmarès 2008 des disques anglophones de CISM. Mais le groupe a surtout été consacré Best New Artist 2008 par iTunes Canada dans la catégorie alternative.

Mais reprenons la petite histoire du début, quand Charles F. est arrivé au point où, dit-il, «j'avais donné assez dans le jazz, que j'avais soif d'indie». De retour d'Angleterre, il s'est mis à bricoler des chansons avec son Wurlitzer, dans son petit appartement montréalais.

Il en a résulté un EP de trois titres, puis l'arrivée de Vincent Chalifour qui est venu lui prêter main-forte. «J'ai connu Vincent au cégep, à Québec. C'était le seul gars que je connaissais qui faisait un bon mix», raconte Charles F.

C'était à l'automne 2007. Le tout a été mis sur MySpace. «On a laissé ça aller et on a eu une bonne réponse.»

Mais deux claviéristes, ça ne fait pas un groupe rock...

Entre-temps, Charles F. rencontre le batteur Patrick Sayers aux studios Appolo, rue Papineau. Sayers a joué avec les Breastfeeders et Young Galaxy. Charles F. lui fait une proposition. «Ça me branchait beaucoup», raconte le batteur.

Sayers connaît des gens chez l'étiquette Paper Bag Records. Rapidement, le groupe entre en studio pour enregistrer un premier album. Huit mois plus tard, le guitariste Jean-Michel Pigeon se joint au groupe, recruté... sur MySpace! Puis l'automne dernier, About a Girl atterrit dans les bacs.

About a Girl, c'est 10 chansons avec beaucoup de claviers, une voix haut perchée, des rythmes rapides, de l'urgence dans les mélodies, et un soupçon de sonorités eighties. «Avant, je faisais beaucoup de musique à la guitare. Je trouve que le clavier permet plus d'éviter les clichés», signale Charles F.

Musique accessible

Winter Gloves est peut-être un groupe indie pour l'instant. Mais il reste que ses chansons électro-pop-rock se laissent rapidement apprivoiser par nos oreilles. «Nous ne sommes pas indie dans le son. Nous avons un son pop. C'est une musique super accessible. Même ma mère aime ça», blague le chanteur et claviériste.

Winter Gloves suscite de l'attention du côté de la presse canadienne-anglaise. Est-ce un poids ou un avantage d'être associé à LA scène de Montréal? «Je ne viens pas de Montréal, répond Charles F. J'avais envie de baigner là-dedans, mais je ne m'associe pas au son de Montréal. La scène pour moi, elle est large.»

L'automne dernier, le quatuor a eu la chance de partager la scène avec You Say Party! We Say Die! et Tokyo Police Club. Il s'est également produit dans le cadre de M pour Montréal. Mais voilà, le clip de Let me Drive sortira la semaine prochaine. Et le 13 février, Winter Gloves se produira aux Saints. «C'est le premier gros show à Montréal comme headliner», souligne Charles F.

La tournée Exclaim et le festival South by Southwest sont également à leur agenda. En attendant, visitez le www.myspace.com/wintergloves.

Winter Gloves, en spectacle le 13 février aux Saints.