L'auteur, compositeur, interprète et guitariste écossais John Martyn est mort hier à l'âge de 60 ans. Ce musicien à la voix unique et au parcours, professionnel et personnel, cahoteux, laisse derrière lui l'oeuvre prolifique d'un avant-gardiste qui a repoussé les limites du folk en l'amalgamant au jazz, au funk et à la musique traditionnelle galloise.

John Martyn (né Iain David McGeachy), un bourru personnage aussi réputé pour son ouverture d'esprit musicale que pour son penchant pour la bouteille et les bagarres de fin de soirées arrosées, a lancé sa carrière en 1967 avec London Conversation, premier d'une série de 20 albums studio qui auront une influence considérable sur ses pairs.

Sa voix riche, cuivrée, agile et caressante et son jeu de guitare spontané (qu'il trafiquait régulièrement à l'aide de pédales et autres boîtes à effets) l'aideront à se tailler une réputation de tête chercheuse dans la bouillonnante scène folk britannique des années 70.

En 1973, il lance l'album Solid Air (du titre d'une composition dédiée à son ami Nick Drake), lequel demeure encore aujourd'hui son classique - nous recommandons tout autant le suivant, Inside Out, plus expérimental, où les atmosphères jazz, marquées par la musique traditionnelle, sont frappantes.

En 1977, après un long séjour en Jamaïque chez Blackwell, Martyn ajoute les synthétiseurs et les boîtes à rythmes à sa lutherie pour créer l'excellent One World (du trip-hop avant la lettre!).

John Martyn a tout récemment été reçu membre du prestigieux Ordre de l'excellence britannique (OBE). Il est mort dans un hôpital irlandais, de causes non-identifiées, mais sa santé déclinante l'avait notamment confiné à un fauteuil roulant depuis l'amputation d'une de ses jambes.