C'est dans son garage à Laval, en compagnie de son cousin, que le DJ d'origine arménienne Danny Torrence a touché des tables tournantes pour la première fois. D'abord DJ lors de mariages ou de fêtes à l'école, ce n'est que lors de sa première nuit dans un «afterhour» à New York que Danny Torrence a eu la piqure pour le deejaying. «J'étais allé voir le DJ Junior Vasquez à New York en 1998. C'est là que j'ai vu ce que sa voulait dire, «God is a DJ». C'était la première fois que je voyais un DJ qui était totalement en contrôle de la foule» explique-t-il.

«Pour faire sa place comme DJ, ça prend de la volonté. Il faut faire les sacrifices qui s'imposent et se propulser vers l'avant, tisser un réseau de contacts, organiser des événements, inviter des DJ d'ailleurs...» explique Ghislain Poirier. Celui qui a joué en Angleterre, en France, en Israël, en Suède, en Australie, aux États-Unis et collaboré avec plusieurs artistes de renom comme le groupe de rap français TTC, a plutôt commencé par composer sa musique avant de jouer dans les boîtes de nuit. «C'était un métier (DJ) pour lequel je n'avais aucun respect à l'époque. Je privilégiais ceux qui composaient», avoue-t-il. D'abord influencé par la musique électronique, il décrit aujourd'hui sa musique comme l'enfant bâtard du reggae, de l'électro et du hip hop. C'est d'ailleurs par hasard, à la radio de l'Université de Montréal, que le DJ a découvert son métier. «Je me suis rendu compte que je pouvais faire des loops et des beats avec les entrevues que je montais», explique Ghislain Poirier, qui refuse cependant de s'associer au phénomène des DJ stars.

 

Danny Torrence, lui, joue de la house, du trance, une musique, une vibe comme il dit, qu'il qualifie de très sexy quand on lui demande de la décrire. Sa musique, il l'a d'ailleurs jouée à Montréal, à Ibiza, en Italie, et aux États-Unis, devant des milliers de personnes venues l'écouter et le regarder. «J'ai eu la chance de jouer tout seul pour la première fois au Stereo en 2006. J'ai fait un «set» de neuf heures devant près de 1000 personnes! C'est incroyable de jouer pendant aussi longtemps parce que ça te permet de donner un voyage à la foule musicalement», explique-til. C'est également en 2006 qu'il a joué à l'événement Resolution à Montréal, en compagnie du DJ de renommé internationale Tiësto. «J'étais booké pour fermer la soirée, mais l'avion de Tiësto était en retard. On m'a appelé à 4h30 du matin. J'ai joué le «set» de ma vie devant 8000 fans de Tiësto qui scandaient son nom.»

Les deux Québécois, comme la plupart des DJ de renom, se sont eux aussi lancés dans la production depuis quelques années. Ils ont d'ailleurs lancé leurs propres étiquettes, Rebondir Records (Ghislain Poirier) et Climaxxx (Danny Torrence), sous lesquelles ils produisent leur musique.

 

FABRIQUER DES DJ

DJ Network est l'une des quelques écoles qui offrent des formations de DJ en France. Mixage, programmation, stages en boîte de nuit : on y enseigne les rudiments du métier aux futurs DJ en quelques mois. L'école fondée en 1994 possède aujourd'hui trois établissements, à Paris, Cannes et Montpellier, et forme chaque année près de 500 jeunes DJ. Une formation de plusieurs milliers de dollars qui attire même des Québécois comme Nicolas Bouchard, alias DJ Nico Concerto.