Martha Wainwright vit tout intensément. Qu'il s'agisse de l'expédition écologiste Cape Farewell à laquelle elle prenait récemment part dans l'Arctique ou encore de sa carrière musicale, la plus jeune du clan Wainwright, à l'instar du reste de la famille, ne fait rien à moitié.

Son défi à elle, c'est plutôt de faire les choses à sa manière. Avec son deuxième album, I Know You're Married But I've Got Feelings Too, elle a volontairement poussé la note. Image sexy, pop allumée, textes engagés, Martha est sortie de son placard pop sans renier ses racines folk. À la veille de Noël, une période de l'année qu'elle affectionne particulièrement, elle s'offre donc sur scène comme jamais on ne l'a vue auparavant... Rencontre.

 

Q : Comment les choses vont-elles depuis la sortie de l'album en juin?

R : Je pense que ça va bien. C'est sûr que le marché du disque est un peu bizarre présentement. Les gens n'achètent pas de disques. C'est bien, iTunes. Et c'est bien de pouvoir placer une chanson dans une publicité d'automobile parce que ça permet aux artistes de vivre, mais ça n'a jamais été important pour moi. Ce qui est important pour moi, c'est de trouver ma place comme artiste. Avec un monde où tout change, je me demande où est rendue cette place. Pas que ma musique n'a pas de potentiel commercial, mais elle n'est pas principalement commerciale. Pour moi, être en tournée, c'est aussi une façon de gagner ma vie. Mais le coût de tout ça sur l'environnement et sur l'existence, c'est fou!

Q : Il y a toute une évolution musicale entre ton premier album (Martha Wainwright, 2005) et le second. Lequel te ressemble le plus?

R : Je suis plus à l'aise avec le matériel du deuxième disque. Avec le premier, j'essayais encore de me séparer de la famille. Depuis le début, ç'a été un gros obstacle pour moi. Avec le deuxième album, j'ai confiance en mon talent de musicienne. C'est plus joyeux. Je vois maintenant où je peux aller. Je sais que je peux encore élargir mes horizons artistiques et atteindre cette célébrité que je souhaite, une célébrité importante. Une célébrité qui me permette de parler de changements climatiques par exemple. Une célébrité qui me permette d'avoir un impact plus profond dans la société.

Q : Pour la première fois, avec ton actuelle tournée, tu donneras des spectacles dans de grandes salles québécoises... Il était temps!

R : J'ai joué beaucoup au Québec, mais dans des petites places. C'était le temps de changer ça! Ce qui est le fun quand on est musicien, c'est de tout faire. D'aller un soir voix et piano et le lendemain très traditionnel. Avec le band, je peux aller du folklore au rock. Si la salle est un grand club, où les gens sont debout, je vais y aller comme ça. Si, au contraire, c'est une salle où les gens sont assis, je vais y aller doucement. C'est l'fun de pouvoir s'accorder à la salle et aux gens.

Q : Tu es allée à la bonne école avec ta mère et ta tante...

R : Je suis chanceuse. C'est très diversifié ce que font les soeurs McGarrigle. Chanter avec elles, c'est apprendre à chanter doucement, à écouter et à s'adapter. C'est pour ça que j'ai beaucoup d'invités sur l'album. J'aime cette habileté à aller partout. On peut aller loin dans les choses. C'est aussi pour ça que j'aime faire du théâtre, du cinéma, et que je vais participer à la production Seven Deadly Sins (Kurt Weill) au Royal Opera House à Londres en janvier, dans laquelle je chante et je danse. Chanter avec un orchestre, c'est un défi. Il faut se laisser aller complètement à la musique et interpréter la partition parfaitement.

Q : Ta famille adore Noël. Où passeras-tu les Fêtes cette année?

R : Avec la neige, c'est difficile de ne pas passer Noël chez ma mère à Saint-Sauveur...

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Martha Wainwright au Métropolis demain, 20 h.