Odetta, la légende folk américaine qui a ému un immense auditoire et influencé nombre d'autres artistes pendant un demi-siècle est morte mardi. La chanteuse avait 77 ans.

La diva s'est éteinte des suites d'une maladie cardiaque au Lenox Hill Hospital, a annoncé Doug Yeager, son gérant depuis 12 ans. Elle avait été hospitalisée suite à un problème d'insuffisance rénale il y a environ trois semaines.

En dépit de ses problèmes de santé qui l'obligeaient à se déplacer en fauteuil roulant, Odetta a donné pas moins de 60 concerts ces deux dernières années. Son potentiel artistique n'a jamais été amoindri, a précisé Doug Yeager.

Avec son coffre puissant, sa voix formée au classique et sa guitare, Odetta a donné vie à des tubes mettant en vedette tant les ouvriers que les esclaves, les fermiers que les mineurs de fond, les maîtresses de maison ou les blanchisseuses.

Elle a inspiré Harry Belafonte, Bob Dylan, Joan Baez et de nombreux autres artistes aux racines folk.

L'artiste fut également une militante engagée au sein du mouvement pour les droits civiques. Elle participa notamment à la Marche vers Washington de 1963, où «sa voix puissante atteignait pratiquement le Capitole», écrivait à l'époque le New York Times.

Odetta fut finaliste aux Grammy Awards en 1963 dans la catégorie meilleur disque folk pour Odetta Sings Folk Songs, et à deux autres reprises, pour Blues Everywhere I Go sorti en 1999 et son album Gonna Let it Shine paru en 2005.

Elle fut distinguée de la Médaille nationale des arts en 1999, le président d'alors Bill Clinton soulignant comment «toutes ses chansons avaient le pouvoir de changer les coeurs et de changer le monde».

Odetta laisse deux enfants, sa fille, Michelle Esrick, et son fils, Boots Jaffre. Divorcée il y a 40 ans, elle ne s'était jamais remariée. Un hommage funèbre sera organisé le mois prochain en sa mémoire.