Ouvrons le programme du septième festival Pop Montréal, et gloussons. Franchement, il faudrait être sourd et aveugle pour ne pas savoir y dénicher au moins une bonne découverte, une légende immanquable, un groupe de qualité. Plus de 400 musiciens ou groupes en six jours! Et viennent les angoisses festivalières: comment se résoudre à manquer tel artiste lorsque tel autre donne un concert au même moment? Le beau problème, du 1er au 5 octobre prochain, dans plus d'une trentaine de lieux montréalais.

Encore une fois, la petite équipe de Pop Montréal a fait des merveilles en programmant légendes de la pop mondiale et obscures futures stars indies, chouchous du public branché et propositions musicales pointues. Voici un aperçu, quelques semaines avant le départ du pop marathon.

À tout seigneur, tout honneur. Le cultissime Burt Bacharach - ancien étudiant de la faculté de musique de l'université McGill, si si! - s'amène le vendredi 3 octobre à l'église Saint-Jean-Baptiste, rue Rachel. En compagnie d'une douzaine de musiciens, il interprétera l'immortel répertoire de chansons pop que lui et son parolier officiel, Hal David, ont composées dans les années 60, âge d'or de la variété américaine de bon goût.

Le compositeur et arrangeur, qui a eu 80 ans cette année, est aussi précieux que ses chansons. Les plus connues? Baby it's You qu'ont reprise les Beatles, Walk on By, d'abord chantée par sa grande interprète Dionne Warwick, Alfie, The Look of Love, Raindrops Keep Fallin' on My Head... «Ce sera la première fois qu'il donnera un concert à Montréal», se réjouit Dan Seligman, directeur du festival.

Le même soir, un autre fameux (presque) octogénaire se produit au Cabaret: Jean-Jacques Perrey, 79 ans, auteur, avec son complice Gershon Kingsley, du fameux The In Sound From Way Out (1966), considéré comme le premier album de pop électronique de l'histoire. Le dernier concert de Perrey à Montréal remonte à 1967!

Les amateurs de soul ne manqueront pas la chance unique d'entendre l'une des plus grandes voix du genre, celle de la Louisianaise Irma Thomas, dans l'intimité de la salle de la Fédération ukrainienne, le jeudi 2 octobre. Autres poids lourds, Nick Cave&The Bad Seeds (au Métropolis le 2 octobre, déjà complet) et les influents britanniques du groupe post-punk Wire, toujours actif après plus de trois décennies. «On a tout fait pour les convaincre de commencer leur tournée à Montréal», commente Seligman, fier de son coup. Voilà pour les canons.

Du côté des contemporains déjà célébrés, soulignons le retour de Hot Chip pour la seconde fois cette année (au Métropolis le 1er octobre), celui de l'excellent groupe new-yorkais Ratatat (au Club Soda le 3 octobre, déjà complet!), les groupes néo-folk américains Akron Family (le 3 octobre, à la Sala Rossa) et Vetiver (1er octobre, Sala Rossa), le Britannique The Bug, Beach House, Dan Deacon

Comme d'habitude, les musiciens d'ici ont la part belle de l'affiche de Pop Montréal. Nous attendrons avec impatience la chance de découvrir sur scène les nouvelles chansons du groupe The Dears le 2 octobre au Temple maçonnique, la talentueuse Angela Desveaux (au cinéma L'Amour le 2 octobre, avec Lil'Andy), Donzelle, Pas Chic Chic, La Descente du coude, Jeune Chilly Chill, Beast et tellement d'autres

Conseil du directeur de Pop Montréal? «Parmi les groupes peu connus, il y a Géraldine et les Cagoules Duguay qui va faire du bruit». Géraldine est la copine du Navet Confit, qui mettra son grain de sel dans l'aventure le jour de l'ouverture. «Et Adam&The Amethysts, un groupe formé autour d'un des gars du groupe de Miracle Fortress, leur album est vraiment cool. Y a un beau buzz sur elle». À découvrir, le samedi 4 octobre, à la Casa del Popolo.

Pour mieux se repaître de la manne Pop Montréal, les détails sont en ligne, à l'adresse popmontreal.com.