Mick Jagger, le chanteur star des Rolling Stones aux lèvres légendaires et aux déhanchements lascifs, fête ses 65 ans samedi sans manifester la moindre intention de ralentir son rythme endiablé.

À un âge où la plupart des Britanniques prennent leur retraite, Sir Mick vit avec une femme de 25 ans sa cadette, la styliste L'Wren Scott, sort d'une tournée, A Bigger Bang, aux revenus records, et produit des films.

Et s'il paraît somme toute plus sage que son bassiste Ronnie Wood, qui a entamé la semaine dernière une cure de désintoxication à l'alcool, et aurait quitté sa femme pour une serveuse russe de 19 ans, c'est que le rocker anobli et passionné de cricket a toujours su conjuguer le respectable et le shocking.

Michael Phillip Jagger est né le 26 juillet 1943 dans une famille de la classe moyenne de Dartford, au sud de Londres, et a étudié à la prestigieuse London School of Economics avant de laisser tomber ses études pour chercher la gloire avec les Stones.

Quand ils se sont fait connaître avec leur premier succès planétaire en 1965 (I Can't Get No) Satisfaction, Mick Jagger et son groupe étaient les symboles d'une jeunesse rebelle, qui avec leur hargne et leurs feulements, se situaient à l'opposé des gentils Beatles.

Ils ont produit une série impressionnante de succès sur cinq décennies et électrifié leurs fans avec Brown Sugar, Honky Tonk Woman, Gimme Shelter et Street Fighting Man.

Mais les frasques de Mick Jagger ont aussi contribué à rendre le groupe célèbre et à assurer son succès dans le monde entier.

En 1967, il a été jugé coupable de possession d'amphétamines après une fête chez son guitariste Keith Richards, mais sa condamnation a été annulée en appel.

Ses liaisons avec des mannequins, des chanteuses et des actrices, dont Marianne Faithfull, Chrissie Shrimpton et Carla Bruni, qui a épousé depuis le président français Nicolas Sarkozy, ont fait les délices de la presse à scandale.

«Je ne sors pas avec des ménagères. Je ne l'ai jamais fait et je ne vais pas commencer», a-t-il déclaré.

Il a été marié deux fois - aux mannequins Bianca Jagger et Jerry Hall - et a sept enfants et trois petits enfants.

Sa carrière cinématographique est étoffée, avec des rôles dans plusieurs films comme Performance en 1970, et plus récemment, en devenant producteur à travers sa société Jagged Films.

Au fil des ans, son image de rebelle s'est émoussée. Il pèse maintenant 215 millions de livres et on a plus de chance de le croiser dans l'enceinte du célèbre terrain de cricket de Lord's à Londres que dans une boîte.

Le signe ultime de son entrée dans l'establishment est venu en 2003, quand il a été fait chevalier par le prince Charles pour sa contribution à la musique, ce qui lui a valu des railleries de Keith Richards.

Le chanteur a sorti en 2007 The Very Best of Mick Jagger, qui rassemble ses meilleurs titres solo, et une autre compilation cette année à l'occasion de la sortie du documentaire Shine a Light par Martin Scorsese.

Il assume désormais lui-même les fonctions de gérant du groupe avec un ami, et son camarade Keith Richards a souligné dans une entrevue au magazine Uncut, à quel point il tient à garder le contrôle.

«Mick est un maniaque. Il ne peut pas se lever le matin sans savoir immédiatement qui il doit appeler (...) il faut qu'il contrôle tout», a-t-il expliqué.

Mais le Britannique n'est pas prêt à dire quand son groupe prendra sa retraite. En 2007 à l'issue d'une longue tournée, il s'est dit persuadé que «les Rolling Stones feront d'autres choses, d'autres disques et d'autres tournées».

«Nous n'avons pas prévu d'arrêter quoi que ce soit vraiment», a-t-il souligné.