Avant de célébrer le 400e anniversaire de Québec, ce soir sur les plaines d'Abraham, avec une dizaine d'artistes qu'elle aime, dont son «invitée surprise» Ginette Reno, Céline Dion était honorée par le gratin de Québec, hier au Palais Montcalm.

En présence de sa famille au grand complet et de personnalités, tant artistiques que politiques (de Luc Plamondon à Pauline Marois en passant par Max Gros-Louis), Céline Dion a reçu coup sur coup hier un doctorat honorifique de l'Université Laval, la médaille de la Ville de Québec et le médaillon commémoratif du 400e, avant de faire la connaissance des sept jeunes lauréats d'un concours de dictée dont elle avait accepté d'être la marraine à la demande de la ministre Christine St-Pierre.

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Cette cérémonie marquait le retour de la chanteuse à Québec après neuf ans d'absence et ils étaient quelques centaines à faire le pied de grue devant le Palais Montcalm dans l'espoir de l'apercevoir. Ils auront vu sa mère, ses frères et soeurs débarquer d'un autobus, mais pas la star, qui est arrivée par l'arrière de la salle de spectacles.

Vers 17h15, Céline Dion est apparue dans la salle vêtue d'une toge, défilant à la suite des universitaires, juste devant le recteur Denis Brière qui fermait la marche. Les applaudissements se sont intensifiés quand elle est montée sur scène.

Le recteur de l'Université Laval a été le premier à prendre la parole, soulignant que ce doctorat honoris causa, la plus haute distinction que peut décerner une université, était accordé «à la Québécoise la plus admirée ici et dans le monde pour son savoir-faire, mais surtout son savoir-être», mentionnant également ses profondes valeurs humaines et familiales, la fierté avec laquelle elle affiche son identité québécoise de par le monde et ses activités philanthropiques.

«Quand je l'ai rencontrée, elle m'a dit qu'il faudrait un bout de temps avant qu'elle puisse absorber tout cela, nous a raconté M. Brière après la cérémonie. Je lui ai dit qu'après mon allocution, elle allait mieux comprendre pourquoi on lui décernait un doctorat honorifique. C'est une autodidacte, mais ce n'est pas le message qu'on veut passer. Elle a fait de grandes choses avec les talents qu'elle avait et qu'elle a développés. Il y a des gens à l'université qui sont extrêmement talentueux, mais qui s'assoient sur leur talent et ne réalisent pas beaucoup de choses. Elle est un exemple vivant, un modèle, une référence qui dit oui, on peut accomplir quelque chose, on peut rêver, on peut aller loin dans la vie. Elle va énergiser nos étudiants.»

Le maire Régis Labeaume et le président du conseil d'administration de la Société du 400e, Jean Leclerc, ont souligné l'attachement de Québec pour Céline Dion, qui le lui rend bien en venant y donner une grande fête musicale sur les Plaines ce soir. «Les célébrations du 400e auraient été incomplètes sans votre collaboration», a dit M. Leclerc.

Émue et très digne, Céline Dion a ensuite parlé de l'école du savoir et de l'école de la vie, en appuyant sur les mots-clés de son discours. «À défaut d'être lettrée, je serai brève et sincère», a-t-elle dit d'entrée de jeu. Si on l'honore ainsi, a-t-elle ajouté, c'est qu'elle a bien fait les devoirs que la vie a mis sur son chemin. «Une chose m'a guidée dans ma vie, le désir de me dépasser, d'aller plus loin, au maximum de mes capacités, au bout de mes idées, de mes espoirs et de mes rêves.»

Elle a remercié sa famille, des «gens simples mais plus grands que nature» qui lui ont tout enseigné, Eddie Marnay, son père dans ce métier, ainsi que les auteurs qui lui ont succédé, Luc Plamondon et Jean-Jacques Goldman. Elle a eu de bons mots pour les athlètes olympiques qui lui donnent le goût de l'effort, de la conquête de soi, pour son public («comment penser conquérir le monde si les gens de chez vous ne vous aiment pas?») et aussi pour les journalistes qui, a-t-elle dit, «m'ont ouvert des portes souvent, et leur coeur, parfois.».

Elle en a profité pour rendre un vibrant hommage à son imprésario et mari René Angélil, sans qui «rien de tout cela ne serait arrivé».

Après la cérémonie, elle est revenue sur scène avec Angélil pour répondre aux questions des journalistes. Elle a dit qu'elle avait toujours eu le goût d'apprendre, et a souhaité que la cérémonie donne à son fils l'envie d'ouvrir ses horizons et le même goût de la découverte. Puis elle a ajouté: «Je n'ai pas beaucoup de temps pour dire à René, le chef d'orchestre de ma vie et de mon bonheur, que je suis fière d'être son artiste, son épouse, et surtout la mère de son fils.»

Angélil en a profité pour confirmer que Ginette Reno est bel et bien l'invitée surprise qui chantera avec Céline Dion, ce soir. «Tout le Québec rêve de voir Céline chanter avec Ginette Reno, et demain ça va se produire», a-t-il dit. Et Céline d'ajouter: «Je me revois assise à la Place des Arts pour voir Ginette Reno, c'était le premier spectacle auquel j'assistais. Je pense souvent à Ginette, je rêve de chanter avec elle. Partout où je vais, je me dis que Ginette devrait être là et avoir une carrière internationale. Je la vois partout, j'aimerais la voir partout.»