Figure très respectable de notre monde de l'orgue, John Grew donnait dimanche le deuxième des petits récitals d'été de la Basilique Notre-Dame.

Comme Philippe Bélanger la semaine précédente, il commençait par un hommage à Healey Willan, ce Britannique devenu compositeur canadien d'importance. Sa Passacaille et Fugue de 1959 possède une puissance que M. Grew traduisit par une abondante registration.

Même signée Saint-Saëns, la Fantaisie en mi bémol, qui suivait, offre nettement moins d'intérêt. L'organiste omit le Franck annoncé et passa au groupe Widor de trois pièces qui concluait le programme.

Mal identifiées sur le feuillet remis à la porte, ces trois pièces étaient, dans cet ordre : quatrième mouvement et deuxième mouvement de la Symphonie no 9, dite Gothique, et premier mouvement de la Symphonie no 5. Assez originale, cette idée de détacher des mouvements de deux symphonies pour en constituer une sorte de troisième, une symphonie complète de Widor pouvant être une chose assommante.

L'organiste de 68 ans y montra une technique appréciable et une bonne utilisation des anches du Casavant de Notre-Dame. On aurait simplement souhaité plus de souffle et d'imagination, surtout que M. Grew connaît ces deux partitions pour les avoir jouées à l'Oratoire et enregistrées à Saint-Nom-de-Jésus.

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JOHN GREW, organiste. Dimanche soir, basilique Notre-Dame (orgue à traction électropneumatique Casavant (1890-1991); 92 jeux, quatre claviers manuels et pédale).