Les lecteurs et les auditeurs peuvent s'attendre à voir plus de reportages internationaux dans les médias québécois au cours des prochaines années.

Un fonds unique au pays visant à aider les reporters québécois à réaliser des reportages à l'étranger vient en effet de voir le jour ce matin à Montréal.

«Les géants du web accaparent les revenus publicitaires, et les médias ont de moins en moins d'argent pour financier les reportages à l'international, explique Guillaume Lavallée, journaliste à l'Agence France-Presse à Paris et l'un des instigateurs du projet. Nous voulions poser un geste concret pour aider les reporters à aller sur le terrain.» 

Laura-Julie Perreault, reporter aux affaires internationales à La Presse et Jean-Frédéric Légaré-Tremblay, qui a réalisé plusieurs reportages pour L'Actualité et Le Devoir, notamment, complètent le trio fondateur de cette initiative. 

Le Fonds québécois en journalise international (FQJI) accordera annuellement plus de 75 000 $ en bourses dont la taille pourra varier de 500 $ à 6000 $, et jusqu'à 9000 $ pour un reportage réalisé par une équipe.

Les fondateurs ont expliqué qu'un jury indépendant se réunira cinq fois par année pour examiner les candidatures et octroyer les bourses. Ce comité est composé de journalistes vétérans Michel Cormier (Radio-Canada), Michèle Ouimet (La Presse) et Philippe Sauvagnargues (Agence France-Presse). Les premières candidatures seront évaluées par le jury dès le 15 octobre.

Épaulés par Carole Beaulieu, ex-éditrice et rédactrice en chef de L'Actualité, Bernard Derome, ancien chef d'antenne à Radio-Canada, et par Bernard Descôteaux, ancien directeur du Devoir, les fondateurs du FQJI ont levé des fonds auprès d'entreprises, d'entités gouvernementales et d'individus, qui ont été nombreux à répondre favorablement à l'appel.

Parmi les donateurs se trouvent le Centre de recherches pour le développement international (CRDI), la Caisse de dépôt et placement du Québec, SNC-Lavalin, CAE, CN, et Desjardins, notamment.

«Les donateurs n'ont aucun droit de regard sur le choix des sujets, précise M. Lavallée. Tout est géré par le FQJI. C'était important pour nous qu'il y ait ce mûr pare-feu, pour que les médias sachent que tout est réalisé de manière libre et indépendante.»

Patrick White, éditeur et rédacteur en chef du site d'informations Huffington Post Québec, a dit que le site qu'il dirige pourrait faire partie des médias qui accueilleront les reportages réalisés avec l'aide du FQJI.

«Le journalisme international, c'est le parent pauvre de l'information au Québec, il y a eu des dizaines de rapports là-dessus depuis 50 ans, dit-il. D'aller chercher 225 000 $ garantis sur trois ans, c'est un gros pas en avant, vraiment.»

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Visitez le site du FQJI: https://www.fqji.org/