La BBC a annoncé vendredi être parvenue à un accord avec une de ses journalistes confirmées, qui avait démissionné de son poste de rédactrice en chef en Chine pour dénoncer l'inégalité salariale entre femmes et hommes au sein du service public audiovisuel britannique.

Carrie Gracie avait accepté le poste en Chine après avoir reçu la garantie de la BBC qu'elle serait payée au même niveau que le rédacteur en chef pour l'Amérique du Nord. Elle avait découvert par la suite que ce n'était pas le cas.

« La BBC [...] présente ses excuses pour avoir sous-payé Carrie, et a maintenant rétabli les choses », a indiqué l'institution dans un communiqué. Le montant de la transaction n'a pas été dévoilé.

Carrie Gracie, qui avait réintégré son précédent poste au sein de la rédaction télévisée à Londres, avait dénoncé début janvier une « culture salariale secrète et illégale » au sein de BBC, dans une lettre adressée au public britannique, qui finance celle-ci via une redevance.

Elle était payée 135 000 livres (235 000 dollars canadiens) par an, contre 200 000 à 250 000 livres (entre 345 000 et 435 000 dollars canadiens) pour son homologue en Amérique du Nord, l'un des six journalistes masculins vedettes de la BBC qui avaient accepté une réduction de leur rémunération après sa démission.

« Pour moi, il s'est toujours agi du principe plutôt que de l'argent », a réagi la journaliste dans le communiqué.

Elle a précisé qu'elle verserait « la totalité du salaire rétroactif » à une organisation caritative luttant pour l'égalité entre homme et femmes. Elle a également obtenu de pouvoir prendre jusqu'à six mois de congé sans solde « pour écrire et parler, tant sur la Chine que l'égalité entre les sexes ».

En juillet 2017, la BBC avait révélé pour la première fois les salaires annuels de ses dirigeants et présentateurs vedettes, payés plus de 150 000 livres (260 000 dollars canadiens). Dans cette liste de plus de 200 noms, un tiers seulement étaient des femmes, avec des salaires très inférieurs aux sommets atteints par leurs homologues masculins.

Le directeur général Tony Hall avait alors promis d'aller « plus vite et plus loin » pour réduire ces écarts, affichant son ambition d'atteindre l'égalité des rémunérations entre les hommes et les femmes d'ici 2020.