L'éditeur en chef du National Enquirer, du Us Weekly et d'autres importants magazines à potins discutait ouvertement de ses aventures sexuelles dans la salle de nouvelles et de la vie sexuelle de ses employées, et a forcé des femmes à regarder ou écouter du matériel pornographique, selon d'anciens employés qui se sont confiés à l'Associated Press.

Ces comportements de Dylan Howard, qui est actuellement dirigeant du contenu chez American Media, auraient été observés alors qu'il était à la tête du bureau de l'entreprise à Los Angeles, selon des hommes et des femmes qui ont travaillé là-bas.

Selon ces anciens employés, M. Howard se donnait apparemment le surnom de «Dildo» - un jeu sexuel en forme de pénis. Sa conduite a mené à l'ouverture d'une enquête interne en 2012 par un consultant externe, ce après quoi il aurait cessé de travailler au bureau de Los Angeles.

Dylan Howard a quitté son poste peu de temps après que le rapport eut été complété, mais l'entreprise l'a réembauché un an plus tard; il a eu une promotion au bureau principal de New York. On ne sait pas si M. Howard a fait l'objet de mesures disciplinaires ou de sanctions.

L'Associated Press n'a pas été informée d'allégations de nature sexuelle contre lui depuis qu'il est entré dans ses nouvelles fonctions.

L'AP a parlé avec 12 anciens employés qui étaient au courant de l'enquête sur le comportement de M. Howard. L'enquêteur externe embauché pour examiner les plaintes contre M. Howard a confirmé qu'il avait complété le rapport.

Lors d'une brève entrevue au téléphone, M. Howard a affirmé que les allégations contre lui étaient «sans fondement».

Un avocat de l'entreprise American Media a confirmé mardi qu'un enquêteur de l'externe avait été mandaté pour examiner les plaintes de deux employés contre Dylan Howard.

L'avocat Cam Stracher a toutefois indiqué que l'enquête n'avait démontré aucune faute grave de sa part. Il a admis qu'une employée s'était plainte parce que M. Howard lui avait dit qu'il voulait créer un compte Facebook pour son vagin, mais M. Howard aurait tout nié.

«Il a été statué qu'il y avait eu ce qu'on pourrait qualifier de gamineries à l'extérieur du bureau, dans les bars, des choses qui ne sont pas rares dans le domaine des médias», a déclaré l'avocat.

«Mais rien de cela n'a atteint un harcèlement passible d'un congédiement.»

American Media publie le «National Enquirer», «RadarOnline», «Star», ainsi que d'autres magazines à potins à l'écrit et sur le web. En mars, l'entreprise aurait acheté le «Us Weekly» pour la somme de 100 millions US, ce qui a accru son lectorat chez les femmes. Dans le cadre de son emploi, M. Howard supervise ces salles de presse.

«Le comportement que Dylan présentait, la façon dont il était et la façon dont la compagnie a géré cela - je crois juste que ça doit être rendu public parce que c'est complètement inacceptable», a témoigné Maxine «Max» Page, ancienne éditrice de Radar Online.

Mme Page s'était plainte du comportement de M. Howard au nom de deux employées. Leur patron leur aurait servi des commentaires inappropriés et les aurait forcées à regarder ou écouter des vidéos pornographiques.

Un ancien éditeur s'est aussi souvenu que M. Howard avait affirmé à tort lors d'une rencontre de la salle de presse qu'une femme avait eu des relations sexuelles avec une source journalistique et l'avait félicitée pour cela.

«Il l'encourageait d'avoir des relations sexuelles avec des gens pour obtenir de l'information», a-t-elle soutenu.

L'ancienne employée en question a confirmé cette version, mais elle a refusé d'être nommée dans ce reportage.