C'est au tour de l'animateur de radio Gilles Parent, une personnalité bien connue à Québec, d'être retiré temporairement des ondes en raison d'allégations d'inconduite sexuelle.

La direction de Cogeco, maison mère de la station FM93, a confirmé avoir suspendu M. Parent «jusqu'à nouvel ordre» et d'avoir lancé une «enquête interne» pour faire la lumière sur les gestes qui lui sont reprochés. 

M. Parent n'était d'ailleurs pas à la barre de son émission, Le retour de Gilles Parent jeudi après-midi.

Quatre femmes ont dénoncé les gestes de l'animateur au Journal de Québec. L'une d'entre elles, Catherine Desbiens, s'est dite victime d'attouchements de la part de l'animateur. Elle a accepté de raconter son histoire à La Presse.

Les événements sont survenus le 26 mai 2016, lors d'une fête organisée dans un restaurant-bar de la Grande-Allée pour souligner les résultats de la station à un sondage Numeris.

«On était en train de jaser une gang en cercle. Et un moment donné, Gilles Parent glisse sa main et me pogne une fesse», a-t-elle raconté.

L'une de ses collègues, employée de longue date de la station, a été témoin de la scène. 

«Elle a tout vu et elle s'est mise à crier: "Hey, mon gros cochon, qu'est-ce que tu fais là? Je ne laisserai pas passer ça"», a dit Catherine Desbiens.

Sa collègue a décidé de porter plainte contre Gilles Parent auprès de la station. 

«Moi, je ne voulais pas porter plainte parce que j'avais vraiment peur pour ma carrière», a-t-elle précisé. Elle avait subi d'autres attouchements de la part de M. Parent auparavant. «Il faisait ça à chaque party. Je partais souvent parce que j'étais tannée. Et quand il devient saoul, c'est encore pire», a-t-elle soutenu.

Toujours selon sa version des faits, le directeur de la station, Pierre Martineau, et des avocats ont entrepris la rédaction d'une lettre que l'employeur, Mme Desbiens et M. Parent ont signée en juin 2016.

M. Parent s'est excusé, «mais il n'a pas eu de sanction», selon Mme Desbiens.

Dans la lettre, la station convenait que le comportement de son animateur avait été inacceptable et qu'il n'y aurait pas de représailles contre Mme Desbiens, qui était recherchiste à une émission d'avant-midi et recherchiste remplaçante à l'émission de Gilles Parent.

Elle n'a plus eu d'offre de remplacement à l'émission de l'animateur-vedette par la suite. En décembre dernier, la station décide de réduire ses heures de travail de moitié.

«C'était un licenciement maquillé», a soutenu Catherine Desbiens. Elle a quitté la station dans les circonstances.

La maison-mère du FM93, Cogeco, a confirmé avoir enquêté sur le comportement de Gilles Parent à l'égard de Catherine Desbiens. Elle confirme avoir imposé des «mesures disciplinaires à l'endroit de l'animateur».

Cogeco s'est défendu d'avoir pris à la légère les allégations sur le comportement de M. Parent.

«Par ailleurs, Cogeco Média réfute catégoriquement toute allégation ou insinuation de banalisation entourant toutes questions d'inconduites sexuelles en milieu de travail, a indiqué l'entreprise. Cogeco Média réitère qu'elle n'a jamais toléré et ne tolérera jamais aucune forme de comportement constituant ou s'assimilant à du harcèlement sexuel ou psychologique.»