Une ancienne animatrice de Fox News poursuit le réseau, son ancien président du conseil d'administration et plusieurs autres membres de la direction. Elle affirme avoir été victime de représailles après avoir accusé son ancien patron Roger Ailes de harcèlement sexuel.

Dans des documents soumis à la cour, lundi, Andrea Tantaros a décrit Fox comme «une secte carburant au sexe à l'image du manoir Playboy». Elle a ajouté qu'un des principaux adjoints d'Ailes, William Shine, l'avait avertie, après qu'elle eut déposé sa plainte, l'an dernier, que l'ancien PDG de la chaîne d'information était un «homme très puissant» et qu'elle «devait lâcher prise».

M. Shines a été promu coprésident de Fox News après la démission de M. Ailes, le mois dernier.

On peut aussi lire dans les documents que si «(Ailes) est le principal responsable, ses gestes ont été cautionnés par la majorité de ses principaux lieutenants qui ont mené des efforts concertés pour réduire Mme Tantaros au silence en la menaçant, en l'humiliant et en exerçant des représailles».

Le réseau a dit qu'il ne commentera pas en raison des procédures judiciaires en cours.

Ailes a dû démissionner en juillet. Une autre ancienne animatrice, Gretchen Carson, a engagé des poursuites contre lui, l'accusant de l'avoir congédiée après qu'elle eut refusé ses avances sexuelles. L'ancien PDG de Fox News a nié ces accusations.

Depuis son départ de la chaîne, d'autres femmes ont accusé Ailes de harcèlement sexuel. La revue New York a rapporté qu'une ancienne comptable du réseau, Laurie Luhn, a dit avoir été victime d'Ailes pendant une période de 20 ans.

Mme Tantaros dit qu'elle intente des poursuites «afin de valider le proverbe «le poisson pourrit toujours par la tête'». Elle dit aussi avoir dû supporter les comportements inappropriés de plusieurs autres hommes dans les studios new-yorkais de Fox.

Parmi eux, l'ancien sénateur républicain Scott Brown et l'animateur Bill O'Reilly. Ni l'un ni l'autre ne sont cités comme défendeurs par la poursuite.

Selon les documents de la cour, M. Brown «lui a adressé plusieurs commentaires sexuels inappropriés et a posé ses mains à la taille». Quant à M. O'Reilly, il l'a invitée à sa maison de Long Island en lui disant qu'elle avait un «côté sauvage».

M. Brown a déclaré que les accusations de Mme Tantaros étaient fausses et qu'il l'a toujours rencontrée devant témoins.

Un porte-parole de M. O'Reilly n'a pas rappelé l'Associated Press.