Le syndicat des employés de la rédaction du Toronto Star a demandé mercredi à la direction du quotidien de nommer un enquêteur indépendant pour se pencher sur des incidents qui ont précédé le suicide d'une journaliste, il y a deux semaines.

Quelques heures plus tard, la direction nommait une nouvelle rédactrice en chef, Irene Gentle, qui était jusque-là responsable des pages municipales.

Le syndicat, quant à lui, avait demandé qu'un enquêteur indépendant se penche sur les problèmes liés au harcèlement en milieu de travail et à la santé et sécurité.

Dans un article publié en ligne mardi soir par le Toronto Star, la responsable des relations avec les lecteurs, Kathy English, annonce que Raveena Aulakh, une journaliste de 42 ans spécialisée en environnement, s'était enlevé la vie. Mme English précise que la direction du Toronto Star avait déjà mené «une enquête interne exhaustive» après que Mme Aulakh eut partagé des allégations par courriel avec plusieurs membres de la rédaction.

Selon Mme English, Mme Aulakh a écrit notamment qu'elle avait entretenu une relation amoureuse avec Jon Filson, responsable de la version tablette du quotidien. Or, cette relation aurait pris fin récemment. Mme Aulakh, «qui avait manifestement le coeur brisé», a affirmé que M. Filson entretenait depuis une liaison avec sa patronne, l'ancienne rédactrice en chef Jane Davenport, a ajouté Mme English.

Ni Mme Davenport ni M. Filson n'ont pu être joints pour commenter la nouvelle; ils ont tous les deux quitté la salle de rédaction depuis les événements relatés mardi. Mme Davenport occupe de nouvelles fonctions au sein de la société mère du quotidien, Torstar Corp., alors que M. Filson a quitté l'entreprise.

Pour le syndicat de la rédaction, affilié à Unifor, ce remaniement n'est pas suffisant. Il souhaite qu'un enquêteur indépendant fasse toute la lumière sur cette affaire. Le président de la section locale, Paul Morse, a indiqué mercredi que le Star n'avait pas encore répondu officiellement à la requête du syndicat.

Mais le porte-parole du quotidien, Bob Hepburn, a affirmé que la direction manifeste «une confiance absolue dans l'enquête interne». Il a par ailleurs admis qu'il n'existait aucune directive précise concernant les relations personnelles entre employés de Torstar, si ce n'est la directive sur les conflits d'intérêts.

Torstar détient un investissement dans La Presse Canadienne, en partenariat avec une filiale du Globe and Mail et la société mère de Gesca, qui publie notamment La Presse.