Le Conseil de presse du Québec vient de distribuer quatre blâmes à des médias, dont l'un concerne La Presse+. Voici le résumé de ces décisions.

Deux personnes se sont plaintes de la section XTRA de La Presse+. Le Conseil de presse leur a donné raison, estimant que cette section promotionnelle du journal « entraîne un degré de confusion qui ne permet pas d'établir une distinction nette entre l'information journalistique et la publicité ».

La mention « XTRA Industrie pétrolière » au-dessus des textes, le cadre gris et l'absence de signature ont été jugés insuffisants par le Conseil de presse pour que le lecteur moyen constate au premier coup d'oeil qu'il s'agit d'un contenu publicitaire.

Éric Trottier, éditeur adjoint de La Presse, explique qu'une entente « qui fait l'affaire de tout le monde » a déjà été ratifiée avec le syndicat à ce sujet. « On se fait punir par le Conseil de presse pour quelque chose qui a déjà été corrigé. »

Charles Côté, président du Syndicat des travailleurs de l'information de La Presse (STIP), évoque aussi cette entente et les mesures correctrices apportées. « Il reste à voir si elles fonctionnent pour le lecteur », dit-il.

TWEETS DE L'ARMÉE ISRAÉLIENNE

Un blâme a aussi été adressé au Journal de Montréal pour une chronique signée par Nathalie Elgrably-Lévy. Dans un article sur le conflit israélo-palestinien, Mme Elgrably-Lévy a repris, « parfois mot pour mot, plusieurs tweets publiés par l'armée israélienne, sans identifier sa source d'information ». Le Conseil de presse le lui a reproché, mais a rejeté deux autres griefs formulés par le même plaignant qui lui reprochait aussi un mélange des genres et l'expression de préjugés.

SÉCURITÉ D'UNE INTERVENANTE

Le Journal de Québec a pour sa part reçu un blâme pour un article d'Andrew McIntosh. La plaignante est la soeur d'un jeune Lavallois qui, selon le journaliste, serait mort dans un attentat en Syrie. Elle reprochait une série de fautes au journaliste. Le Conseil de presse estime que M. McIntosh « avait, dans les circonstances, des sources suffisamment fiables pour avancer que Jamal Abdulkader était "présumé mort au combat après être parti en Syrie faire le djihad" ». Le Conseil considère par contre que le journaliste aurait dû s'abstenir de publier le nom et la ville de résidence de la plaignante, puisque ces informations pouvaient avoir des conséquences potentiellement néfastes pour sa sécurité. Le Journal de Québec aurait aussi dû « amender la version numérique de l'article pour en retirer les éléments permettant l'identification de la jeune femme », juge aussi le Conseil.

NOM D'UN CHRONIQUEUR RETIRÉ

Enfin, le site internet LaMetropole.com et son éditeur Stéphane Maestro ont aussi essuyé un blâme parce qu'on a retiré le nom du plaignant Daniel Rolland de toutes les chroniques qu'il avait signées au fil du temps, avant de remettre la mention « D. Rolland » au-dessus de certaines d'entre elles. Les deux autres griefs de M. Rolland pour information inexacte et retrait injustifié d'une vidéo ont par contre été rejetés par le Conseil de presse.